Des enseignants de collèges « Ambition réussite » des quartiers populaires du Nord de Marseille observent depuis fin janvier des grèves à répétition contre les suppressions d’heures et de postes à la rentrée prochaine, et dénoncent «l’abus» que représente, selon eux, cette appellation.
« On s’est fait arnaquer », affirme Nathalie Arnaud, professeur d’histoire-géographie et secrétaire de la section CGT au collège Henri Barnier, un établissement à la pointe de la mobilisation.
Les professeurs de plusieurs collèges s’opposent à ce qu’ils appellent « une politique de relégation sociale ». Leur intersyndicale a appelé à une journée d’action le 16 février dans l’académie d’Aix-Marseille (26 collèges Ambition réussite dont 20 à Marseille).
Lancée en décembre 2005 par le ministre de l’Education Gilles de Robien dans le cadre de la refonte des Zones d’éducation prioritaire (ZEP), l’appellation Ambition réussite a permis l’octroi de moyens accrus à 249 établissements les plus en difficulté.
Mais l’annonce de dotations horaires en baisse à la rentrée prochaine, au nom d’un recul prévu des effectifs selon l’inspection académique, a ulcéré des enseignants déjà mécontents d’un manque de moyens et d’encadrement auquel ils imputent une montée de la violence dans leurs établissements.
« Nous déplorons cette baisse d’heures qui entrave la bonne marche des projets et outils mis en place pour la réussite de vos enfants », ont écrit les enseignants du collège Arthur Rimbaud, dans un courrier aux parents d’élèves.
A Henri Barnier, 88,50 heures doivent être supprimées, presqu’autant que les 90 heures supplémentaires accordées l’an dernier au titre du classement « Ambition réussite ».
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