L’intersyndicale du secteur semi-public économique et financier a écrit, le 11 juin, au président Nicolas Sarkozy, pour qu’il rejette la décision de la Commission européenne obligeant la France à étendre la distribution du livret A à toutes les banques de l’Hexagone.
Bruxelles a demandé, le 10 mai, à la France d’étendre à toutes les banques la distribution des livrets A et Bleu, placements vedettes des Français, actuellement réservée à trois établissements : le Crédit mutuel, la Banque postale et la Caisse d’épargne.
L’intersyndicale, qui représente notamment la Banque de France (CGT, FO, SNABF-Solidaires, SIC), la Caisse des dépôts (CFDT, CGT, FO), les Caisses d’épargne (CGT, SUD, FO), le Crédit foncier de France (CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, SNA, Sud), et La Poste (Sud), sollicite l' »intervention directe » de Nicolas Sarkozy, « afin de faire valoir à la Commission le rejet d’une telle décision et l’affirmation de l’attachement de l’Etat français au système actuel de distribution du livret A ».
« La déduction du revenu imposable des intérêts d’emprunt contracté pour l’achat d’une résidence principale représente une charge considérable pour le budget de l’Etat », souligne l’intersyndicale.
« Aussi, vous comprendrez aisément que les 10 000 000 de résidents du parc HLM et les millions de mal-logés en attente d’un logement social [
] ne comprendraient pas que les pouvoirs publics ne se mobilisent pas fortement en faveur du livret A, instrument privilégié de financement du logement social », ajoutent les syndicats.
Selon l’intersyndicale, « l’éventuelle banalisation du livret A permettrait aux banques classiques de recycler l’épargne populaire sur d’autres produits financiers dépourvus de finalités sociales », « ferait courir un risque grave au financement du logement social » et « mettrait en péril le droit au compte gratuit dont bénéficient, à tra vers le Livret A, la majorité des allocataires de minimas sociaux » (RMI, ASS, etc.).
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