Les travaux de désamiantage de la tour Maine-Montparnasse, à Paris, devraient être achevés d’ici à la fin 2009, pour les plus lourds, ont indiqué, le 25 juin, les responsables de la copropriété. « D’ici à la fin 2009, les 55 étages (sur 56 au total) classés en niveau 3 (les plus contaminés) auront été désamiantés », a annoncé Xavier Lorenzo, directeur technique de l’Ensemble immobilier tour Maine-Montparnasse (EITMM). « A ce jour, 41 étages ont été nettoyés. Nous en serons à 48 d’ici à la fin 2008. » Il estime qu’à la fin 2009, « 20% de la surface totale de la tour » contiendront encore des traces d’amiante en faible concentration. « Il restera du travail, puisque nous visons le désamiantage total », a reconnu le président du syndicat des copropriétaires, Jacques Hornez.
La réglementation impose l’éradication totale de l’amiante uniquement là où le matériau est très dégradé et classé en niveau 3 de dangerosité, parce qu’il est susceptible de répandre des fibres dans l’air; les niveaux 1 et 2 supposent une surveillance de l’air.
La tour de 200 mètres de haut, construite entre 1968 et 1972, ne comptait que quinze étages sans amiante du tout, selon le diagnostic technique effectué en mai 2005.
Pour évacuer les gravats des étages, deux ascenseurs extérieurs ont été installés le long des façades, pouvant transporter plus de trois tonnes chacun.
La copropriété a voté en décembre 100 millions d’euros de crédits, nécessaires aux opérations de désamiantage. Cependant, des propriétaires avaient déjà engagé des travaux sur leurs fonds propres et à titre privé.
« Le désamiantage seul coûte, en moyenne, 800 000 euros l’étage, à raison de 70 tonnes de déchets par étage de 1700 mètres carrés », a détaillé l’ancien président de l’EITMM, Jean-Pierre Grande, justifiant ces coûts par le choix de « l’inertage », c’est-à-dire la neutralisation des déchets amiantifères, ce qui suppose de les chauffer à la lampe à plasma à 1 600 °C. « La tonne de déchets rendue inerte par ce procédé coûte 2 000 euros, contre 300 euros pour leur mise en décharge », a-t-il relevé.
Désamianter un bâtiment – actuellement occupé à 80% comme la tour – suppose au préalable de lourds travaux de préparation et surtout de confinement des locaux puis leur remise en état. « On nous rend des étages curés au béton brut », a souligné Jean-Pierre Grande.
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