Dominique Lefebvre, maire (PS) de Cergy (Val-d’Oise), a invoqué le 27 juin un « manque de policiers » pour expliquer les échauffourées intervenues dans sa ville le 17 juin. Des dizaines de jeunes avaient cassé des vitres et des guichets de la gare RER de Cergy-Saint-Christophe et les vitrines de commerces environnant à la sortie d’un festival de rap. Huit jeunes avaient été interpellés dont deux ont été condamnés à de la prison ferme.
« Il n’y avait pas assez de policiers présents sur ce concert qui a rassemblé 8.000 personnes et les renforts de CRS sont arrivés trop tard, à 23H30, alors que les incidents ont éclaté à 21H30 », a déclaré le maire de Cergy.
Dans une tribune publiée par Le Monde (dans son édition du 28 juin) : « Il n’y a pas eu d’émeutes à Cergy », M. Lefebvre impute les incidents à « deux bandes de délinquants rivales », « lourdement armées », affirmant que si elles avaient pu « en découdre » sur le site c’est parce que les « forces de police étaient quasiment absentes ».
Fait rare, la préfecture du Val-d’Oise a publié le 27 juin un communiqué pour répondre à la tribune du maire de Cergy. Selon elle, « le dispositif policier prévu, d’une cinquantaine de policiers locaux et CRS, était adapté à la manifestation » qui devait réunir 3.000 personnes le dimanche, au vu du dossier de sécurité remis par les organisateurs à la préfecture. « La ville n’avait engagé que 25 agents de sécurité privés », ajoute la préfecture.
Dans sa réponse, la préfecture met également en cause un refus de la ville de Cergy « d’assurer un filtrage des participants » et surtout la décision d’interrompre le concert le dimanche soir sans prévenir la police.
L’élu évoque par ailleurs « un problème récurrent de délinquance à Cergy ». « J’ai des rodéos tous les week-ends, des bandes structurées autour du trafic de stupéfiants qui s’affrontent régulièrement et en face, une pénurie de forces de police », fait-il valoir. Selon M. Lefebvre, « il y a actuellement moins de policiers à Cergy qu’en 2002 », seule la police municipale pratiquant l’îlotage, et « le manque de moyens humains et matériels au tribunal de Cergy ne permet pas de répondre à la délinquance récurrente ».
Selon la préfecture, il y avait 375 fonctionnaires de police en 2002 contre 373 actuellement mais le nombre de policiers en tenue est passé de 274 à 298. D’après le maire, la délinquance de voie publique a augmenté de 25% à Cergy depuis le début de l’année.
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