Dès mardi 4 septembre, des cars de ramassage scolaire ont été bloqués ou du moins ralentis dans le nord comme dans le centre et le sud du département de la Manche : Le Vrétot, Saussey, Saint-Jean-des-Champs…
Un arrêt sur deux supprimé – La mobilisation de parents et d’élus dans ces communes rurales pour protester contre la suppression de 1 800 des 3 600 arrêts scolaires a dans certains cas motivé l’intervention des forces de l’ordre.
Pourtant pendant l’été, le conseil général de la Manche – qui a repris la compétence transport scolaire depuis 2007 et qui gère 580 circuits de ramassage scolaire – a encore apporté des modifications à son nouveau schéma départemental, voté en juillet 2011.
« L’enjeu unique de cette réorganisation est la sécurité des enfants avec des arrêts pérennes dans le temps, la multiplication des arrêts augmentant la dangerosité », rappelait encore à la rentrée le vice-président du conseil général de la Manche en charge du pôle développement et aménagement du territoire, Erick Beaufils.
Des arguments qui ne tiennent pas, selon les opposants qui trouvent au contraire les nouveaux arrêts et circuits non seulement plus contraignants, mais aussi plus dangereux.
Des élus, comme le maire de Saint-Germain-sur-Sèves (202 habitants), Robert Hérout, mobilisé depuis le mois de janvier dernier, ne décolèrent pas.
Trois minutes de perdues – Jeudi 6 septembre au matin, dans sa commune, l’élu organisait avec les parents une opération pour ralentir le car et l’obliger à stopper aux deux des cinq arrêts scolaires supprimés à Saint-Germain-sur-Sèves.
« L’un des arguments du conseil général pour réduire le nombre d’arrêts scolaires est de dire qu’il faut trois minutes à chaque arrêt pour faire monter les enfants. En arrêtant le car pendant trois minutes, nous comptons bien prouver que c’est faux. Une minute suffit. »
Pendant le week-end des 7 et 8 septembre, les opposants au nouveau circuit Manéo scolaire comptent aussi interpeller les conseillers généraux et les visiteurs de l’un des plus grands événements de l’Ouest de la France : la foire de Lessay (fréquentation : 350 000 personnes en trois jours).
« On s’engage dans des actions pérennes ; nous resterons mobilisés jusqu’à ce que les arrêts supprimés soient remis en service. »
Parmi les actions envisagées et à venir : une fois par mois, l’association « Arrêts scolaires 50 » se rendra au conseil général pour une heure de silence pendant les séances publiques.
Le conseil général a par ailleurs accepté de recevoir une troisième fois le collectif « 50 cars scolaires », le mercredi 19 septembre, pour faire le point sur la situation.
2,5 millions d’euros – La sécurisation des arrêts représente un coût supplémentaire de 2,5 millions d’euros. Plus de 25 000 enfants sont pris en charge par Manéo scolaire pour cette année 2012-2013.
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