Le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, relance l’idée d’instaurer une taxe sur les poids-lourds pour financer le développement durable et les infrastructures ferroviaires de transport public, dans une interview aux Echos parue le 14 septembre.
« Il va en effet probablement venir l’idée d’une taxe sur l’usage des infrastructures autoroutières et routières (…) qui pourrait être prélevée sur le réseau autoroutier non concédé, sur le réseau routier national et peut-être même sur quelques routes départementales très empruntées par les poids lourds », indique Dominique Bussereau.
Cette taxe servira à financer « le développement durable » et « une part très importante » pourrait être affectée aux « dépenses d’infrastructures ferroviaires de transport public via une agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) renforcée », ajoute-t-il.
Le secrétaire d’Etat souligne toutefois que sa mise en place donnera lieu à « une très importante concertation avec les collectivités locales et avec les entreprises de transport routier ».
Par ailleurs, concernant le fret ferroviaire, « on se trouve dans une situation absolument invraisemblable en France », insiste Dominique Bussereau qui souligne que ce secteur gagne des parts de marché dans tous les autres pays européens.
« Il n’y aucune raison que le fret ne parvienne pas à se redresser », affirme-t-il. « Quant à la manière d’y parvenir, c’est à la SNCF de décider, elle a son autonomie de gestion. Anne-Marie Idrac, son comité exécutif et l’entreprise toute entière sont responsables des résultats devant l’Etat actionnaire ».
Revenant sur les projets d’autoroutes ferroviaires, Dominique Bussereau affirme qu’il « faudrait un axe Dunkerque-Atlantique, et certainement aussi un axe Est-Ouest, qui emprunterait la liaison Nantes, Saint-Pierre des Corps, Lyon ». Il réaffirme aussi son soutien au canal Seine-Nord, « qu’il faut faire le plus possible ».
Enfin, Dominique Bussereau insiste sur le fait qu’il « faut absolument améliorer la gouvernance des ports » et mieux utiliser leur complémentarité, faisant ainsi écho aux propos de Nicolas Sarkozy, qui en juin avait souhaité une réforme des ports autonomes dont le statut « archaïque » doit « évoluer ».
« Il s’agit de distinguer dans la gouvernance des ports ce qui relève du domaine régalien, à savoir la sécurité, la sûreté, l’aménagement du territoire, de ce qui tourne autour de la gestion opérationnelle du port », détaille Dominique Bussereau.
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