« Consternant », « choquant », « scandaleux », « sans aucun fondement juridique » : Serge Grouard et Olivier Carré, maire et adjoint à l’urbanisme d’Orléans n’ont pas de mots assez durs à l’encontre de la ministre de la Culture.
Celle-ci a en effet annoncé le 19 juillet qu’elle entamait une instance de classement au titre des Monuments historiques de 18 immeubles que la ville voulait démolir.
Dans le cadre du projet de ZAC et pour faciliter l’accès à l’ancien hôpital qui doit été réaménagé en antenne universitaire, la ville voulait aligner la rue des Carmes, ce qui nécessite la démolition de18 immeubles sur une longueur de 111 mètres.
« Ces immeubles n’ont pas de valeur patrimoniale particulière, explique Serge Grouard. Et n’ont pas été signalés lorsque nous avons créé la ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) ».
A l’inverse, des associations de protection du patrimoine sont parties à l’offensive contre ce projet en mettant en avant la valeur d’immeubles construits entre les 15e et 18e siècles.
Mais ces associations ne demandaient la protection que de deux façades et non des 18 retenues par le ministère de la Culture.
Le 13 avril dernier, à peine un mois après le rapport favorable de l’enquête publique et quelques jours avant les élections, le préfet du Loiret accordait la déclaration d’utilité publique à ce projet.
Tous les opposants avaient alors crié à la « précipitation ».
Procédure rarissime – La ville, qui s’apprêtait à déposer les permis de démolir pour lancer les travaux début 2013, se voit donc contrainte de geler son projet. Mais elle entend reprendre l’offensive et attaquer cette décision en justice en rappelant que la demande de classement d’une rue est une « procédure rarissime » qui ne peut être prise qu’en cas de péril imminent.
Thèmes abordés
Régions