Pour les élus siégeant au sein de la commission consultative de l’environnement (CCE) de l’aéroport de Beauvais, c’est un soulagement. Le 10 juillet dernier, avec une majorité de 14 voix (contre 9), ils se sont finalement prononcés contre le plafonnement du nombre de vols que l’Adera, la principale association de riverains, souhaitait fixer à 26 000.
Pour les partisans du développement, ce chiffre, déjà dépassé, aurait signifié l’arrêt brutal du développement de la plate-forme et donc fait peser de lourdes menaces sur le millier d’emplois qu’elle génère.
De quoi alimenter un peu plus les critiques des opposants, inquiets de voir les élus céder, selon eux, aux pressions de Ryanair, la principale compagnie présente à Beauvais.
Ces derniers n’hésitent d’ailleurs pas à pointer du doigt des personnalités locales, comme Yves Rome, le président (PS) du conseil général de l’Oise, qui d’opposant en 2002, figure aujourd’hui parmi les ardents défenseurs de la plate-forme.
Il faut dire qu’entre-temps, la gestion de l’aéroport a été confiée au SMABT, un syndicat mixte regroupant différentes collectivités locales et présidé par l’élu départemental.
Dans un communiqué, Yves Rome a toutefois rappelé qu’il s’était « personnellement engagé pour obtenir un seuil de 32 000 mouvements dans le cadre de l’élaboration du plan d’exposition au bruit, alors que la direction générale de l’aviation civile plaidait pour un minimum de 36 000 mouvements ».
« De toute façon, comme l’a répété le directeur de l’aéroport, l’équipement est naturellement plafonné à 4,5 – 5 millions de passagers, ce qui donnerait environ 32 000 mouvements annuels », rétorque un responsable de l’Adera.
Ces dernières semaines, le conflit a embarrassé tant au PS qu’à l’UMP. Les opposants ont en effet reçu plusieurs soutiens de poids dont Olivier Dassault, petit-fils de l’avionneur, et François Veillerette, conseiller régional écologiste.
Malgré leur défaite, les militants ont promis de poursuivre leur action et de pousser chaque élu concerné à se prononcer clairement devant ses administrés.
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