En déplacement à Marseille, la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, Fadela Amara, a souhaité le 8 novembre « aider à la libération de la parole » des habitants des cités, dans le cadre de l’élaboration du plan banlieue, dont une présentation est prévue en janvier en présence du président de la République. La secrétaire d’Etat, accompagnée du maire (UMP) de la ville, Jean-Claude Gaudin et d’une nuée de caméras et appareils photo, a visité pendant quelques heures le quartier de La Cayolle, réputé difficile, dans le sud de la cité phocéenne. « Il y a beaucoup de mobilisation, beaucoup d’idées qui émergent (ndlr: dans le cadre de la concertation sur le plan banlieue) et ce qui est intéressant surtout, c’est de voir que les habitants, ils ont des choses à dire, il faut aider à la libération de cette parole-là », a déclaré Fadela Amara.
« Je fais une visite dans le cadre des concertations territoriales pour élaborer un vrai plan respect-égalité des chances », a expliqué la secrétaire d’Etat à un habitant du quartier qui lui a répondu : « ici, il n’y en a pas beaucoup d’égalité des chances ». « Nous, on se bat pour que tout le monde en ait », lui a rétorqué la ministre. Des jeunes de La Cayolle lui ont également fait remarquer que le quartier avait été nettoyé pour sa visite.
Le 7 novembre, devant les caméras de France 2, Fadela Amara avait fait part de sa « détermination » à « simplifier » la politique de la ville pour qu’elle « ait un impact en direction des gens qui habitent dans les quartiers». Elle avait alors annoncé « une remise à plat de la politique de la ville », avec « une simplification des zonages » des banlieues : « rouge » pour « définir les quartiers les plus difficiles, orange pour les quartiers fragiles, et jaune pour les quartiers en situation de presque basculement ». »Il faut absolument qu’on apprenne la culture du résultat et de l’évaluation dans notre pays. Le même jour, la Cour des comptes rendait publique un rapport accablant sur la gestion des crédits de l’Etat versés aux banlieues depuis 2002. De leur côté, les élus de l’Association Ville et banlieue, qui considère qu’un plan banlieue ne suffit pas, présenteront le 13 novembre prochain leurs pour les finances locales, l’aménagement durable, l’éducation et la sécurité urbaine.
Pour aller plus loin :
– Le rapport de la Cour des Comptes sur la « gestion des crédits d’intervention de l’Etat au titre de la politique de la ville »
– Le dossier de la Délégation interministériel à la ville sur les «Rencontres territoriales de la ville»
– Le blog «Pour ma ville» de Fadela Amara
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