Christine Boutin, la ministre du Logement et de la ville, a assuré le 13 novembre à l’Assemblée que la loi SRU qui fait notamment obligation aux communes de construire 20% de logements sociaux serait « appliquée de façon stricte » et que les « maires bâtisseurs seront favorisés ».
Entendue à l’Assemblée en commission « élargie » à propos du budget 2008 de la mission Ville-Logement en compagnie de Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, Christine Boutin a rappelé que « l’urgence de l’urgence c’est construire ».
La loi SRU (solidarité et rénovation urbaine) notamment l’article 55 qui fait obligation aux communes de construire au moins 20% de logements sociaux « sera appliquée de façon stricte », a déclaré la ministre, ajoutant qu’elle voulait « favoriser les maires bâtisseurs ».
« Nous sommes en train d’y travailler », a-t-elle ajouté évoquant « des mesures financières, entre autres ».
Christine Boutin a assuré les députés qui s’inquiétaient du « léger bug » qu’elle a elle-même évoqué pour l’application du droit au logement opposable, qu’elle « avait dans sa besace un certain nombre d’idées qui prouveront que ce droit n’est pas virtuel ».
« Si j’ai parlé de bug au 1er décembre 2008 » – date à laquelle les demandeurs de logement social qui n’auront pas reçu satisfaction pourront porter plainte – « c’est que je veux anticiper cette problématique », a-t-elle ajouté.
Relevant que l’Ile-de-France « représente 50% de la problématique du logement en France », la ministre a ajouté : « peut-être pouvons-nous traiter ce cas de façon expérimentale ».
En ce qui concerne la politique de la Ville, Christine Boutin a déclaré qu’elle « se posait la question du zonage », à propos des 100 zones franches urbaines (ZFU) qui définissent les quartiers prioritaires de la politique de la Ville, car, dit-elle, il y a « des effets pervers importants avec la stigmatisation de certains quartiers ».
Un sujet sur lequel Fadela Amara a rebondi en disant qu' »il y avait eu trop de saupoudrage » et qu’il fallait « recentrer les choses » en faisant « un nouveau système de ciblage ».
Elle a de ce point de vue proposé « des couleurs pour mettre en oeuvre des politiques plus adaptées ». « Dans les quartiers rouges, il faudra mettre le paquet, a-t-elle dit. Il y aura aussi de l’orange pour les quartiers qui additionnent les difficultés et du jaune pour ceux qui présentent des signes d’alerte ».
Pour aller plus loin, consulter le compte-rendu analytique de la Commission élargie «Ville et logement», séance du 13 novembre
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