Les grilles de la mairie de Beauvais ont été fermées le 19 novembre à la demande du maire (UMP) Caroline Cayeux. Une opération « mairie morte » organisée pour demander l’ouverture d’un pôle d’instruction à l’occasion de la réforme de la carte judiciaire.
Une banderole demandant l’ouverture d’un pôle d’instruction à Beauvais barrait l’entrée habituelle de l’hôtel de ville, où est assuré un service minimum.
La réforme présentée par la ministre de la Justice Rachida Dati prévoit l’installation du pôle d’instruction dans l’Oise à Senlis, qui compte moins de 20.000 habitants, et non à Beauvais, qui compte presque 60.000 habitants, et qui est notamment le siège de la préfecture et de la cour d’assises.
« Je regrette qu’on ne m’ait jamais reçue avant, et qu’on m’ait toujours fait comprendre qu’il n’y aurait pas de problème [pour l’établissement du pôle d’instruction, ndlr] dans les villes-préfectures », a déclaré Caroline Cayeux.
« Sur le papier », il n’y a « aucune raison » de ne pas choisir Beauvais, a-t-elle ajouté, estimant que le choix de Senlis est un « choix politique ». La région de Senlis est considérée comme le fief du ministre du budget Eric Woerth, maire de Chantilly (Oise), qui a été député de la 4e circonscription (Senlis).
« On avait annoncé qu’il y aurait un pôle pour 500.000 habitants. Il y a 850.000 habitants dans l’Oise, il y en aura un million en 2012-2015 », a-t-elle poursuivi, assurant se battre « contre un pôle unique » à Senlis et non « contre la décision d’installer ce pôle à Senlis ».
Egalement opposés à cette décision, une soixantaine d’avocats du barreau de Beauvais sont en grève totale des audiences depuis le 30 octobre, empêchant notamment la tenue d’une session de la cour d’assises.
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