Le maire PS de Cugnaux (Haute-Garonne), Philippe Guérin, a pris un arrêté municipal interdisant « à toute personne ne disposant pas de caveau […] de décéder sur le territoire de la commune », a-t-on appris le 21 novembre auprès de cette municipalité de la banlieue de Toulouse.
« Le seul terrain communal qui correspond aux caractéristiques hydrométriques et géologiques est situé sur le périmètre de sécurité de la base militaire de Francazal, et eu égard à la proximité d’un dépôt de munitions, il est interdit de toute construction », a précisé Pierre Laffaille, collaborateur du maire.
La mairie a indiqué que moins d’une vingtaine de nouvelles concessions étaient actuellement disponibles dans les deux cimetières de la commune et qu’une centaine seraient disponibles dans l’extension prévue d’un des deux cimetières.
« La situation n’est pas critique pour l’année qui vient, mais le sera dans deux ou trois ans si rien n’est fait aujourd’hui », a souligné Pierre Laffaille, précisant que la mairie « refuse aujourd’hui toute demande d’achat de nouvelles concessions ».
Une soixantaine de décès par an sont enregistrés à Cugnaux, mais la mairie redoute une augmentation au regard de la pyramide des âges dans la commune.
Le maire s’est tourné vers le préfet de région, qui lui aurait répondu avoir obtenu « une fin de non-recevoir » de la part du ministère de la Défense.
L’objectif de cet ironique arrêté municipal, stipulant que « les contrevenants seront sévèrement sanctionnés pour leurs actes », est, selon Pierre Laffaille, « d’alerter la population car tant que l’armée dit non, on ne peut rien faire ».
La préfecture de la Haute-Garonne indiquait de son côté que le préfet Jean-François Carenco envisageait de déposer un référé « pour la liberté de mourir ».
Thèmes abordés