La désignation de Marylise Lebranchu à la tête d’un ministère de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique va-t-elle, selon vous, dans le bon sens ?
J’ai une grande proximité avec Marylise Lebranchu qui m’a succédé à la tête de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) et avec qui j’ai participé au conseil des élus de la campagne de François Hollande.
Détacher la décentralisation du ministère de l’Intérieur me va assez bien, moi qui ai la fibre girondine. Il me semble aussi pertinent d’y ajouter la réforme de l’Etat. Ne pas associer les collectivités à la révision générale des politiques publiques (RGPP) a été une erreur.
Ce ministère qui intègre également la fonction publique favorisera les échanges. Faut-il, à terme, une grande fonction publique qui rassemble la fonction publique d’Etat et la fonction publique territoriale ? Je m’interroge sérieusement. A tout le moins, il faut une grosse convergence. En ce domaine, ce n’est pas le statut mais le parcours de chacun qui doit primer.
N’êtes-vous pas déçu de ne pas avoir été retenu dans l’équipe gouvernementale ?
J’avais, c’est vrai, manifesté mon intérêt pour un ministère de l’Egalité des Territoires intégrant l’Aménagement du Territoire et la Décentralisation. Je faisais partie de la « short-list ». Des arbitrages politiques liés à la non-participation de Martine Aubry au gouvernement et à la parité hommes-femmes ont décidé d’une autre architecture. C’est ainsi. Je prends de la hauteur et du recul.
Quel sera votre attitude à l’égard, fait nouveau, d’un gouvernement de la même couleur que la vôtre ?
Je ne serai pas complaisant. Je serai exigeant. Avec, notamment, Alain Rousset, président de l’Association des régions de France (ARF) et Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France (AMF), nous allons renforcer nos partenariats pour faire valoir l’esprit de négociation et de concertation.
Dans les tous prochains jours, l’ADF écrira à la ministre de la Justice Christiane Taubira pour lui demander comment nous pouvons régler la question financière des mineurs étrangers isolés. Nous ferons de même avec le ministre de l’Education Vincent Peillon sur la semaine de cinq jours. Nous agirons dans le même sens auprès de Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de la Dépendance. Le congrès de l’ADF, dans la deuxième quinzaine de septembre à Metz, sera un temps fort de notre dialogue avec l’Etat. Nous y ferons souffler l’esprit de l’acte III de la décentralisation.