Les avocats de Charleville-Mézières, en grève contre la réforme de la carte judiciaire, paralysent pour la troisième semaine consécutive l’activité judiciaire du tribunal de la ville.
En grève totale et illimitée depuis le 12 novembre, les avocats continuent de bloquer l’accès du tribunal de grande instance (TGI) de Charleville-Mézières à tous les justiciables, entraînant l’annulation de la totalité des audiences.
« Tant que nous n’avons pas de nouvelles de la Chancellerie, nous continuons à bloquer le tribunal » a déclaré le bâtonnier des Ardennes, Me Hervé Dupuis, reçu jeudi dernier à l’Elysée, avec 3 avocats, par le conseiller Justice de Nicolas Sarkozy. Une délégation du barreau des Ardennes avait déjà été reçue par la Chancellerie, quelques jours plus tôt.
Les avocats, qui se relaient chaque jour par groupe de 10 pour bloquer l’accès au tribunal, s’opposent à la suppression prévue des 3 juges d’instruction du TGI de Charleville d’ici à 2010, au profit de 2 pôles de l’instruction à Reims (Marne) et Troyes (Aube).
La paralysie de l’activité judiciaire a déjà entraîné le report de plus de 120 affaires pénales et de 260 affaires civiles.
Les avocats de Beauvais (Oise) ont bloqué le 27 novembre les audiences au TGI, le président du tribunal ayant préféré ne pas recourir à l’intervention des forces de l’ordre, a indiqué l’un d’eux, Marc Baclet.
Depuis le 29 octobre, les 63 avocats de Beauvais font une grève des audiences, des permanences, des gardes à vue, pour obtenir la création d’un pôle de l’instruction. Mais cela n’empêchait pas les audiences ne comportant pas d’interventions d’avocats, de se tenir.
A Péronne (Somme), les avocats qui protestent contre la suppression du TGI, se sont mis en grève le 27 novembre. Ils se sont enchaînés devant l’entrée du palais de justice mais les gendarmes sont venus briser les chaînes, a précisé le bâtonnier Marc Decramer. La grève devrait être poursuivie jusqu’au 28 novembre.
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