«Cela fait trente ans que les politiques publiques sur le logement et l’hébergement mènent à un échec constant. Nous sommes aujourd’hui à un tournant, il faut en finir», a déclaré Hervé de Ruggiero, directeur général de la Fnars, le 9 janvier dernier, au nom du collectif réunissant les acteurs associatifs du logement et de l’hébergement. Alors que le parlementaire Etienne Pinte doit remettre au Premier ministre un rapport sur le sujet le 15 janvier, les associations ont présenté les 13 demandes d’engagement qu’elles exigent de l’Etat.
En préalable, elles posent quatre principes, qui se dégageaient déjà lors de la conférence de consensus de la Fnars, et de la loi Dalo :
1. personne ne doit subir la contrainte de vivre à la rue,
2. l’Etat doit être le garant de l’accès à un logement décent,
3. le logement doit rester la finalité de tous les dispositifs d’accueil,
4. un accompagnement social doit être organisé.
Les associations craignent notamment que le droit au logement opposable se transforme en droit à l’hébergement. Les moyens doivent être enfin mis en oeuvre, définis en fonction des besoins, et programmés de façon pluri – annuelle. Le collectif propose également un moratoire sur les expulsions locatives des locataires de bonne foi, jusqu’à la mise en oeuvre de la loi Dalo, afin de tarir la source des gens à la rue. Sur le logement, Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, estime que «’Etat n’est pas au rendez – vous, il n’est pas assez ambitieux. On nous dit qu’il faut du temps, que le Dalo n’est pas applicable de suite, c’est faux». Il peut l’être à condition que l’ensemble des contingents de réservation de logements sociaux soient mobilisés, pas seulement celui du préfet. Le collectif propose aussi que toutes les opérations immobilières de plus de dix logements comportent 20% de logements sociaux, et pour les communes réfractaires à l’application de la loi SRU, le retrait du pouvoir de délivrance des permis de construire aux maires. «Nous voulons un engament fort de l’Etat, dans un Plan, avec des objectifs de résultat et une programmation pluri -annuelle des moyens», a conclu Hervé De Ruggiero, qui estime qu’il coût plus cher à l’Etat de laisser 100 000 personnes à la rue que de mettre en place un plan pour le logement.
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