Pour la première fois dans une élection présidentielle, le thème de l’énergie occupe une place centrale. La politique française en matière d’énergie nucléaire occupe une large part des débats liés à cette thématique, du fait de l’impact de la catastrophe de Fukushima au Japon et des réflexions sur les conséquences des catastrophes naturelles sur les infrastructures nucléaires de notre pays. Les Français sont plus que jamais concernés par ces choix stratégiques et les risques potentiels de cette industrie qui a longtemps fait la fierté de la France. Conscients de ces enjeux, les différents candidats à l’élection présidentielle se sont saisis de cette question et ont présenté des visions très différentes.
La place du nucléaire – Nicolas Sarkozy (UMP) veut maintenir l’industrie nucléaire et vante les mérites de cette énergie peu émettrice de gaz à effet de serre et assurant à la France une large part de l’électricité qu’elle consomme. François Hollande (PS) veut ramener la part du nucléaire de 75% à 50% de la production électrique nationale à l’horizon 2025, en commençant par fermer le site de Fessenheim (Haut-Rhin), et se montre moins ambitieux dans cette transition énergétique qu’Eva Joly (EELV) qui vise une part du nucléaire de 40% en 2020 puis 0% en 2031.
Vers un grand débat national – Alors que la politique énergétique s’est longtemps décidée à l’Elysée, plusieurs candidats (Front de Gauche, Modem, PS) souhaitent impliquer les citoyens dans les choix énergétiques de demain en organisant, après l’élection présidentielle, un grand débat public national, qui se prolongerait pour Jean-Luc Mélenchon par un référendum national.
Mais le débat sur le nucléaire ne doit pas occulter l’importance du développement des énergies renouvelables. Il s’agit pour les collectivités territoriales d’une véritable opportunité dont les enjeux concernent tant le développement de l’économie et de l’emploi que l’atteinte des objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement, et qui s’illustrent dans les plans climat territoriaux et les schémas régionaux climat-air-énergie.
L’environnement au second plan – A l’inverse de la campagne présidentielle de 2007, l’environnement se trouve cantonné à un second rôle, quand il n’est tout simplement pas absent des débats. Certes, le Grenelle de l’environnement a permis d’avancer sur de nombreux sujets, mais ses débuts prometteurs ont laissé place à un bilan très mitigé.
Développer les transports – Les transports sont quant à eux bien présents dans la campagne, notamment en ce qui concerne les transports publics. Les réponses apportées par les candidats à la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) montrent une volonté de lutter contre la saturation des systèmes de transport collectif dans les grandes agglomérations, et de trouver des solutions pour améliorer la desserte des petites villes et zones rurales. Mais les tensions sur les financements publics impliquent de faire des choix dans le développement des infrastructures de transport.
Cet article fait partie du Dossier
Energie, transport, environnement : le nucléaire monopolise le débat
Sommaire du dossier
- Les prétendants à l’Elysée appelés à se positionner sur l’incinération
- Energie, transport, environnement : le nucléaire monopolise le débat
- Energie : quelles filières sur quels territoires ?
- Les transports publics vus par cinq candidats à la présidence
- Bilan du Grenelle de l’environnement : encore du chemin à parcourir pour le «new deal écologique»