Dans un communiqué du 9 janvier, le Syndicat national des organismes de formation de l’économie sociale (Synofdes) et la fédération nationale des Unions régionales des organismes de formation (Urof), s’inquiètent de la décision du préfet du Rhône (69) de « faire appel à des formateurs volontaires » pour apprendre le français aux étrangers en situation régulière, dans le cadre d’une démarche expérimentale appelée Plan départemental d’apprentissage du Français (PDAF).
Depuis le 25 octobre dernier, une formation de 38 heures est en effet dispensée aux formateurs volontaires du Rhône, qui, à leur tour, sont censés préparer les étrangers aux épreuves du Diplôme initial de langue française (Dilf).
Le Synofdes et l’Urof estiment dangereux «de penser qu’il suffit de quelques heures de formation pour s’improviser pédagogue et formateur». Ils rappellent que la formation linguistique relève du livre IX du Code du travail et de la loi de mai 2004, relative à la formation professionnelle et au dialogue social. Les deux organismes s’étonnent aussi de voir le PDAF se contenter d’un bas niveau qualification, quand un niveau bac+4 et une maîtrise de Français langue étrangère (FLE) sont exigés pour enseigner le français langue étrangère ou dispenser des cours d’alphabétisation ou de lutte contre l’illettrisme.
La Fédération nationale des UROF et le SyNOFDES estiment que l’accès au français et à la formation sont fondamentaux. D’après eux, ils permettant le lien social, l’égalité des chances, la lutte contre les discriminations et l’accès à la qualification et l’emploi. Ils en appellent à une «politique nationale d’envergure de formation linguistique».
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