En proposant de taxer les nuitées dans les hôtels de quatre étoiles et plus pour alimenter un fonds dédié au patrimoine, la ministre de la Culture, Christine Albanel, a relancé le débat sur le financement des dépenses d’entretien et de restauration des monuments historiques. Cette suggestion, avancée le 21 janvier, lors de la présentation de ses voeux à la presse, vise à trouver une ressource pérenne pour compléter les 300 millions d’euros inscrits chaque année au budget de l’Etat. Une somme très insuffisante au regard des besoins. Dans un rapport réalisé fin décembre, la direction de l’architecture et du patrimoine dresse le bilan sanitaire des monuments classés, dont les besoins de travaux sont évalués, en 2007, à quelque 11 milliards d’euros.
Christine Albanel n’aura pas le soutien du secrétaire d’Etat au Tourisme: Luc Chatel estime qu’une taxe ne serait pas le meilleur message à envoyer aux visiteurs étrangers, « au moment où nous voulons attirer une nouvelle clientèle à forte contribution ».
De leur côté, les principales organisations patronales de l’hôtellerie, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie et le Syndicat national des hôteliers, cafetiers et traiteurs, affichent leur « mécontentement ».
De rapport en rapport, diverses solutions sont évoquées tour à tour pour combler le manque de crédits publics consacrés au patrimoine protégé. En 2006, la commission des affaires culturelles du Sénat, avait déjà proposé, dans le rapport «Monuments historiques, une urgence pour aujourd’hui, un atout pour demain», de prélever 1% des recettes de la Française des jeux pour le patrimoine des collectivités locales. Christine Albanel a également évoqué ce contributeur, auquel serait demandé de créer un jeu spécifique, mais la ministre se montre réservée, estimant que « cela ne rapporterait pas énormément ».
Pour en savoir plus, télécharger
– Le rapport sur l’état sanitaire du parc monumental français
– Le rapport n°38 de la commission des affaires culturelles du Sénat «Monuments historiques, une urgence pour aujourd’hui, un atout pour demain»
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