La ministre de la Culture Christine Albanel a affirmé le 6 février que le principe d’inaliénabilité des oeuvres détenues dans les collections publiques, c’est-à-dire le fait que les musées publics ne peuvent pas vendre leurs oeuvres, était « un principe excellent qui doit être conforté ».
La ministre, qui venait de recevoir le rapport de la mission confiée sur le sujet à Jacques Rigaud, ancien patron de RTL, a insisté sur le fait que « l’inaliénabilité et le service public des musées » étaient des « principes essentiels ».
La « vente des oeuvres d’art n’est pas la solution pour disposer de moyens supplémentaires », a ajouté la ministre, précisant en outre qu’il n’était pas question de « différence de traitement » entre les oeuvres anciennes ou contemporaines.
Christine Albanel venait de recevoir les conclusions d’une mission confiée à la fin de l’année dernière à Jacques Rigaud, ancien haut fonctionnaire et connaisseur du monde des musées, destinée à « lancer une réflexion sur la possibilité d’aliéner les oeuvres des collections publiques ».
Cette mission répondait à la lettre de mission envoyée en août à la ministre dans laquelle le président de la République demandait d’engager cette réflexion « sans compromettre naturellement le patrimoine de la Nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux ».
Le rapport de 48 pages, qui rend compte de la mutation des musées ces trente dernières années, de la situation à l’étranger ou du « mythe » des réserves inépuisables, conclut que « la première mission des musées est de conserver les oeuvres », a indiqué Jacques Rigaud.
Il a rappellé que la loi sur les musées de 2002 précise que les « collections des musées de France sont imprescriptibles » et leurs biens « inaliénables », sauf procédure de déclassement d’un bien, décidée par une commission composée de directeurs de musées, qui n’a jamais été mise en oeuvre.
La ministre, suivant certaines conclusions du rapport, a ainsi proposé que cette commission, qui serait élargie à des élus ou des collectionneurs, se réunisse dans les semaines qui viennent pour « élaborer une doctrine d’ensemble sur le sujet ».
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