Un français sur deux est convaincu que la pollution de l’air a aujourd’hui un impact sur sa santé. Cette impression est bel et bien fondée : la pollution de l’air est bien la troisième cause de mortalité évitable en France, après le tabac et l’alcool. Cette pollution invisible a un coût économique élevé : en Île-de-France, elle représente près de 28 milliards d’euros par an, soit environ 2 200 € par habitant, pesant sur les systèmes de soins et accentuant les inégalités sociales. Agir pour un air plus sain protège la santé, améliore la qualité de vie et génère des bénéfices économiques et sociaux concrets, tout en contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique.
Les collectivités au cœur de l’action
Les leviers existent et sont accessibles aux élus municipaux et intercommunaux : réduire les émissions du trafic routier, encourager la transition énergétique, développer les mobilités actives, renforcer les politiques agricoles durables, améliorer la qualité de l’air intérieur dans les écoles, sensibiliser et communiquer sur les bonnes pratiques. Ces politiques publiques, déjà mises en œuvre dans de nombreux territoires, améliorent concrètement le quotidien des citoyens, favorisent un cadre de vie plus agréable et soutiennent l’économie locale.
Conformément à la loi sur l’air et à ses responsabilités en matière de santé publique, l’État a un rôle essentiel d’appui aux collectivités territoriales dans la mise en œuvre d’actions visant à améliorer la qualité de l’air, notamment à travers le soutien renforcé au financement des infrastructures de transport moins polluants et au développement d’une mobilité décarbonée.
Un cadre européen et une responsabilité locale
La nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air, adoptée en 2024, fixe des objectifs ambitieux pour 2030 qui seront repris dans notre législation d’ici fin 2026. Ces nouvelles valeurs réglementaires à respecter ne sont pas inaccessibles mais requièrent un engagement politique fort. La qualité de l’air doit devenir un pilier de la santé environnementale et de l’action publique locale.
Chaque décision politique compte pour bâtir un territoire où il fait bon vivre et respirer. Une politique coordonnée à l’échelle du territoire est nécessaire à la reconquête de l’air.
Élections 2026 : faire de l’air sain une priorité
À la veille des élections municipales et intercommunales, il importe plus que jamais d’inscrire le droit à un air sain au cœur des priorités du prochain mandat municipal. Ce n’est pas seulement une exigence réglementaire : c’est une attente citoyenne majeure et un levier pour améliorer la santé, la qualité de vie et la résilience de nos territoires.
Nous appelons à un sursaut collectif et transpartisan : pour que, demain, aucun citoyen ne soit exposé à un air pollué. Rassemblons-nous pour faire du droit de respirer un air sain une réalité, au cœur de la santé environnementale et de l’action publique locale. Faisons-en ensemble une promesse forte et partagée.
Signataires de la tribune :
- Alliance des collectivités pour la qualité de l’air
- ANPP – Territoires de projet
- Association des petites villes de France
- Association Nationale des Elus des Territoires Touristiques
- Atmo France
- Les Ecomaires
- Société Francophone de Santé et Environnement
- Francelyne Marano, professeure émérite, Université Paris Cité
- Docteur Beatrice Bénabès Jezraoui, allergologue
Thèmes abordés








