Scellés, stockage sécurisé, visites des candidats durant la programmation des machines à voter: la ville de Brest, pionnière du vote électronique, multiplie les précautions alors que le gouvernement a renforcé son organisation afin de « redonner confiance aux électeurs ».
Dans le port breton, les représentants des groupes politiques et des candidats peuvent assister les 6 et 7 mars à la programmation des 103 machines stockées dans un lieu à l’accès réglementé.
« Nous avions lancé les invitations pour les scrutins de 2007, mais certains mandataires n’étaient pas venus », regrette Alain Masson (PS), premier adjoint au maire de Brest, ville pionnière qui a abandonné le vote papier dès 2004.
Les visiteurs se feront expliquer les mesures de sécurité : vérification des touches qui doivent correspondre à un candidat ou à une liste, remise des compteurs à zéro, pose d’un bracelet de sécurité, scellé qui ne sera brisé que le jour du scrutin.
La ville a en outre prévu des machines supplémentaires pour parer à toute défaillance et un stock de 103 batteries en cas de panne d’électricité.
Toutes ces mesures sont destinées à garantir la fiabilité d’un scrutin parfois contesté, même si à Brest la question du vote électronique n’a pas vraiment alimenté la campagne électorale.
Lors des deux tours de l’élection présidentielle, un Collectif pour le vote papier à Brest avait relevé des « dysfonctionnements » et plus de 250 écarts entre le résultat donné par les machines et les listes d’émargement, selon un rapport publié sur son site internet.
En janvier, le ministère de l’Intérieur avait indiqué qu’aucune autorisation ne serait accordée en 2008 aux communes souhaitant recourir pour la première fois aux machines à voter, mais que les communes ayant déjà mis en oeuvre ce dispositif pourraient continuer à le proposer.
Selon le ministère, qui a annoncé une « réévaluation globale du système » avant les européennes de 2009, le vote machine « n’a pas atteint le même stade de maturité et d’acceptation que le vote papier parce que le code électoral n’a pas été suffisamment adapté ».
Lors de l’élection présidentielle, 81 communes avaient équipé leurs bureaux de vote de machines pour le premier tour, et 77 au second, après des critiques portant sur les files d’attente, les risques de panne informatique, voire de manipulation.
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