Cette expérimentation d’un « revenu social de formation » a été votée pour un an en décembre 2011, en même temps que le budget primitif 2012. Les services du conseil régional estiment qu’un millier de jeunes gens seront concernés au cours de l’année, sur un total de 12 000 stagiaires rémunérés par la région en 2012.
Une estimation, car les formations suivies par les 16-17 ans durent le plus souvent entre 4 et 6 mois : impossible, donc, de prévoir dès le départ l’éventuel impact de cette incitation financière sur le nombre de candidats à la formation.
Un million d’euros – Ce dispositif, qui semble être une première nationale, engagerait environ un million d’euros supplémentaire, sur un budget annuel de 32 millions.
« C’est près de la moitié de l’effort budgétaire total consacré pour 2012 au dispositif ‘seconde chance’, destiné à limiter le nombre de jeunes gens qui arrivent sur le marché du travail sans aucune qualification », souligne la vice-présidente à la formation professionnelle, Catherine Veyssy. « Nous espérons que le desserrement de la contrainte financière va aider ces jeunes à s’accrocher à leur démarche d’obtention d’une qualification professionnelle : plus de 40 % des 64 000 moins de 25 ans reçus en mission locale en 2011 n’a aucune qualification. »
Les montants alloués aux stagiaires sont fixés par un décret pris en 1988 et toiletté pour le passage à l’euro (n°2002-1551). « Aujourd’hui, les jeunes ont besoin de se déplacer et de se nourrir hors du domicile à midi pour pouvoir se former. L’écart entre jeunes stagiaires de la formation professionnelle était difficile à justifier, et la remontée du taux de chômage des jeunes nous a poussés à faire des arbitrages pour lancer cette expérimentation cette année : nous ne conduirons qu’une étude au lieu de trois, par exemple », affirme Catherine Veyssy.
Pôle emploi et l’Insee Aquitaine indiquent que 12 000 demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans n’étaient titulaires d’aucune formation professionnelle en 2009, et qu’en 2011 le nombre de demandeurs d’emploi a crû de 5,3 % dans la région.
Une hausse limitée à 1 % pour les moins de 25 ans.
Faute de statistiques par tranche d’âge plus fines, aucune projection pluriannuelle du coût de cette mesure, prise à mi-mandat et dans un contexte de campagne électorale, n’est disponible.
Un retour en arrière semble pourtant délicat à opérer.
La région Aquitaine serait pourtant pionnière, selon l’Association des régions de France (ARF) : « Seul un dispositif en région Limousin qui s’appelle ‘sas orientation’, avec une allocation de 350 euros par mois pour jeunes mineurs déscolarisés inscrits en mission locale qui s’engagent dans un parcours d’orientation, s’en rapproche ».
Premier bilan en fin d’année – Un premier bilan de ce « revenu social de formation » aquitain sera dressé au cours du dernier trimestre 2012.
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