Introduire le bail 3-6-9 ans dans le logement social, sur le modèle du bail de location privé, redonner la main aux maires sur les attributions de logements sociaux, faciliter l’expulsion des locataires du parc social « qui ne respectent pas les lois de la République »… le nouveau ministre de la Ville et du Logement, Vincent Jeanbrun, multiplie les interventions en direction du monde HLM depuis son arrivée au gouvernement, mais pas forcément dans le sens attendu.
Les nostalgiques de Guillaume Kasbarian, ex-ministre du Logement, peuvent se réjouir, l’ancien maire (SL) de L’Haÿ-les Roses (Val-de-Marne) reprend les mêmes slogans, la même approche sécuritaire et promet un plan pour sauver le logement essentiellement axé sur le secteur privé.
Financement – Il ne s’agit pas de minimiser les problèmes de sécurité et de tranquillité résidentielle au sein du parc HLM, pointés par les bailleurs sociaux eux-mêmes, qui en appellent régulièrement à une présence renforcée des pouvoirs publics dans certains quartiers.
Mais le problème numéro un pour les bailleurs sociaux, qui font face, depuis plusieurs années, à une augmentation continue de la demande de logements – proche des 3 millions –, reste le financement. Un sujet que le ministre évite soigneusement, moins porteur politiquement à quelques mois des élections municipales.
Charbons ardents – En 2025, l’ex-ministre du Logement, Valérie Létard, avait bataillé avec Bercy pour obtenir, dans la loi de finances, une baisse de la réduction du loyer de solidarité (RLS) prélevée auprès des bailleurs sociaux depuis 2018. Conséquence directe, cette année, les agréments pour la construction de logement sociaux en 2025 devraient atteindre 100 000, ce qui n’avait plus été le cas depuis 2021.
À l’heure actuelle, seul le statut du bailleur privé – qui apportera un amortissement fiscal en cas d’achat d’un logement loué à prix modéré – est adopté. Pour ce qui est des bailleurs sociaux, l’exécutif s’est engagé à une baisse de la réduction de loyer de solidarité, sans indiquer de montant.
Les bailleurs sociaux sont sur des charbons ardents. « Le logement social n’est pas une dépense, c’est un investissement », affirme Valérie Fournier, présidente de la Fédération des entreprises sociales pour l’habitat. Il est bon de le rappeler, alors que la rigueur budgétaire semble justifier tous les retours en arrière.
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