La France a mal à ses gymnases ! Équipement emblématique et structurant du territoire, incarnation du service public local du sport, le gymnase vit une forme de burn-out liée à l’ancienneté de ses installations et à l’explosion du nombre de licenciés. Sur les 272 000 équipements sportifs bâtis dont les collectivités sont propriétaires et parmi lesquels une importante concentration de gymnases, 61 % ont plus de 25 ans. Et même un sur cinq a été construit avant 1975 !
Autre point noir : une véritable saturation entre le nombre croissant de disciplines que le gymnase est susceptible d’accueillir et l’afflux d’adhérents au sein des clubs sportifs. À la suite du succès populaire des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, une hausse de 3,8 % du nombre de licenciés a été relevée lors de la rentrée 2024-2025, tous sports confondus, avec des pics pour le badminton (+ 14 %) et le tennis de table (+ 11 %).
Vers une « année blanche » ?
« La France a besoin d’une véritable politique en matière d’équipements structurants, qui se traduit par des mètres carrés supplémentaires », ne cesse de répéter David Lazarus, coprésident de la commission « sport » de l’Association des maires de France (AMF). Qui appelle l’État à au moins maintenir son « effet levier » sur les projets locaux. De son côté, l’Association nationale des élus chargée du sport (Andes) perçoit justement un risque de « décélération budgétaire », susceptible de fragiliser le soutien territorial au développement du sport : d’après son baromètre (1), la moitié des collectivités (49 %) réduiraient leurs investissements en matière d’infrastructures sportives. Et Vincent Saulnier, secrétaire général de l’Andes, de redouter, en 2026, « une année blanche pour le sport au titre des équipements ». Résultat, le manque de créneaux au sein des gymnases et les faibles perspectives de constructions nouvelles constituent un frein au développement des associations sportives, contraintes par endroits de refuser des adhérents. Un comble ! D’où l’enjeu de miser sur l’existant, à travers l’optimisation de l’occupation des équipements sportifs scolaires. Inscrite dans la loi depuis 2022, elle peine à se mettre en place. Pour quelles raisons ?
Quant aux fédérations sportives, elles commencent par sortir des gymnases, pour poursuivre un développement au grand air. Non sans mal, non plus.







