Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement
Club prévention sécurité

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

icon Club prévention sécurité

Entretien exclusif

Sécurité : ce que Gérard Collomb attend des élus locaux

Publié le 10/11/2017 • Par Julie Clair-Robelet • dans : A la une, A la Une prévention-sécurité, Actu prévention sécurité, France

Collomb 4
Nicolas Kalogeropoulos
A l'occasion des États généraux de la sécurité locale organisés le 9 novembre par La Gazette des communes, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est adressé pour la première fois aux élus locaux et aux professionnels de la prévention de la délinquance et de la radicalisation pour leur détailler les grands chantiers à venir.

Ma Gazette

Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée

« L’État et les forces de sĂ©curitĂ© ne peuvent agir seuls. Ils ne peuvent ĂŞtre prĂ©sents dans le dĂ©tail de chaque quartier, dans l’intimitĂ© de chaque immeuble. C’est pour cela que nous avons plus que jamais besoin des acteurs locaux ».

Devant plus d’une centaine d’Ă©lus et de professionnels de la prĂ©vention de la dĂ©linquance rĂ©unis le 9 novembre par la Gazette des communes, le ministre de l’IntĂ©rieur, GĂ©rard Collomb, s’est engagĂ© Ă  associer les collectivitĂ©s mais aussi les habitants aux rĂ©formes qu’il entend mettre en Ĺ“uvre.

Lors de son intervention, il a notamment jugĂ© nĂ©cessaire de « rendre confiance aux populations, pour qu’elles puissent, petit Ă  petit, redevenir elle-mĂŞmes des actrices de leur propre sĂ©curitĂ© ». Pour cela, GĂ©rard Collomb a annoncĂ© son intention de mobiliser des « rĂ©fĂ©rents » au sein des conseils de quartier pour « dĂ©tecter et informer » les services de police.

A l’issue de son discours, le ministre a accordĂ© un entretien exclusif au Club PrĂ©vention SĂ©curitĂ© de la Gazette. L’occasion de prĂ©ciser le dĂ©roulement de  l’expĂ©rimentation de la police de sĂ©curitĂ© du quotidien, les critères de choix des villes-test et la nĂ©cessaire articulation avec les policiers municipaux.

En matière de prĂ©vention de la radicalisation, il pointe l’importance des « acteurs de terrain, ceux qui font de la prĂ©vention de la dĂ©linquance dans les quartiers et qui peuvent faire aussi de la dĂ©radicalisation ». RĂ©pondant enfin Ă  la forte attente des acteurs locaux, il annonce qu’une nouvelle stratĂ©gie nationale de prĂ©vention de la dĂ©linquance sera prĂ©sentĂ©e en dĂ©cembre.

Vous avez donnĂ© fin octobre le coup d’envoi de la concertation autour de la police de sĂ©curitĂ© du quotidien. Qu’attendez-vous concrètement des Ă©lus et des acteurs locaux ?

J’ai Ă©tĂ© maire pendant 16 ans. Je connais donc les problĂ©matiques liĂ©es Ă  l’insĂ©curitĂ©, la dĂ©linquance, les incivilitĂ©s que doivent gĂ©rer au quotidien les Ă©lus locaux. Une de mes prioritĂ©s sera donc de les accompagner dans cette lutte.

Le nombre de policiers et de gendarmes a Ă©tĂ© drastiquement rĂ©duit depuis 2007, ce qui a conduit dans certains endroits Ă  privilĂ©gier une police d’intervention. Aujourd’hui, les forces de police se rendent dans un quartier pour une intervention ponctuelle puis repartent, laissant alors le quartier livrĂ© Ă  lui-mĂŞme. Or, il est fondamental que la prĂ©sence policière soit constante, afin notamment de dissuader un certain nombre de dĂ©linquants de passer Ă  l’acte et de rassurer la population.

Petit Ă  petit, un cycle de confiance doit reprendre. Aujourd’hui beaucoup de gens n’osent plus mĂŞme signaler une agression, pensant pouvoir se retrouver nez Ă  nez avec les mĂŞmes dĂ©linquants dès le lendemain matin.

Je souhaite donc que les élus locaux participent activement à cette concertation autour de la police de sécurité du quotidien et que, forts de leur connaissance du terrain, ils nous fassent leurs propositions, pour faire en sorte que policiers et gendarmes soient toujours davantage présents sur le terrain.

Quel message souhaitez-vous adresser aux élus locaux ?

La tranquillité publique est la première des libertés. Elle est également la condition du développement de notre société et de toute activité économique. Sans sécurité, nous ne pourrions pas organiser d’événements culturels en toute sécurité, les Français n’oseraient plus sortir le soir, se cultiver le weekend, certains quartiers se désertifieraient…

Mais pour lutter contre la dĂ©linquance, les forces de sĂ©curitĂ© ne peuvent agir seules. La patrouille police-secours est trop souvent l’ultime reprĂ©sentation de l’État dans les secteurs les plus difficiles. Policiers et gendarmes ne peuvent en effet ĂŞtre prĂ©sents au sein chaque quartier, dans l’intimitĂ© de chaque immeuble…

C’est pour cela que nous avons plus que jamais besoin des acteurs locaux.
Qui mieux qu’un Ă©lu peut dĂ©celer un changement d’ambiance dans sa commune ? Qui mieux qu’un travailleur social ou qu’un bailleur peut voir au quotidien que tel ou tel groupe d’individus est en train de changer de comportement ? Qui mieux qu’un citoyen peut repĂ©rer des conduites suspectes dans son voisinage ?

Nous considĂ©rons que la sĂ©curitĂ© est une coproduction. Assurer la protection des Français passe par la coopĂ©ration Ă©troite entre l’État et les acteurs locaux. Ceci nĂ©cessite donc d’associer tous les acteurs pouvant y prendre part : les forces de l’ordre – policiers et gendarmes, mais aussi les Ă©lus, les citoyens, les associations, les bailleurs et services sociaux, les entreprises…

Je pense en particulier aux milliers de conseils de quartiers qui ont Ă©tĂ© créés dans nos villes et villages. A l’avenir, certains pourraient avoir des rĂ©fĂ©rents dans les commissariats de police ou de gendarmerie de manière Ă  pouvoir dĂ©tecter et informer dès qu’un changement se produit.

Comment allez-vous choisir, parmi les villes candidates, celles qui expérimenteront le dispositif ?

De nombreuses villes se sont portĂ©es candidates. Il y a eu un effet de contagion extraordinaire, tout le monde veut en ĂŞtre ! Pour tester au mieux cette nouvelle doctrine, nous avons besoin d’un panel reprĂ©sentatif des villes de France. En effet, la problĂ©matique n’est pas la mĂŞme quand on se trouve dans un quartier du centre de Paris, dans une commune de la pĂ©riphĂ©rie ou dans une ville moyenne.

Dans certaines zones, des patrouilles ponctuelles peuvent suffire, alors que dans d’autres une prĂ©sence permanente est nĂ©cessaire, de jour comme de nuit. Tout cela demande de pouvoir ajuster en permanence les effectifs aux contextes locaux.

Ainsi, nous allons choisir en fonction de la typologie des villes et du taux de dĂ©linquance des quartiers potentiellement concernĂ©s. Nous allons donc tester le dispositif dans des lieux variĂ©s, de manière Ă  voir comment adapter cette police de la sĂ©curitĂ© quotidienne Ă  l’ensemble des rĂ©alitĂ©s, mais aussi avec des personnes qui sont dĂ©jĂ  engagĂ©es.

Les polices municipales se prĂ©sentent souvent comme la vraie police de proximitĂ©, en contact avec les habitants. Comment voyez-vous l’articulation entre les diffĂ©rentes forces de sĂ©curitĂ© ?

Je crois que la police nationale – ou la gendarmerie – et les polices municipales peuvent très bien s’articuler, s’il y a une rĂ©elle volontĂ© de coopĂ©rer ensemble.

Quand je suis arrivĂ© Ă  Lyon, il y avait une police municipale « old fashion », dont la tâche principale Ă©tait la verbalisation. Petit Ă  petit, nous l’avons totalement transformĂ©e. Elle s’est professionnalisĂ©e et s’est rapprochĂ©e de la police nationale, utilise les technologies les plus modernes comme la vidĂ©oprotection. Aujourd’hui, il y a une fusion quasi-totale entre ces deux forces de police.

Elles se partagent les horaires et les lieux dans lesquels elles interviennent, utilisent des frĂ©quences radio communes, se donnent des indications sur le genre de dĂ©lits qui sĂ©vissent dans tel ou tel quartier. La force de police municipale s’est diffĂ©renciĂ©e, s’Ă©quipant davantage quand elle doit effectuer des tâches spĂ©cifiques, dans un quartier difficile, ou rĂ©aliser une patrouille de nuit. Une symbiose a progressivement opĂ©rĂ©.
Je souhaite que cette organisation puisse être déployée dans d’autres villes. C’est pourquoi la concertation qui a été lancée vise à consulter l’ensemble des 250 000 fonctionnaires de police et de gendarmerie, les élus, les responsables de polices municipales, les grandes sociétés de sécurité privée.

Nous voulons travailler à un meilleur équilibre entre les différents acteurs du monde de la sécurité et voir comment articuler les 150 000 policiers nationaux, les 100 000 gendarmes, les 21 000 policiers municipaux, les 9000 agents de sécurité sur la voie publique, les 800 gardes champêtres et les 168.000 agents de sécurité privée. L’objectif est que chacun puisse dire quelles sont ses préoccupations et que, ensemble, ces acteurs nous indiquent comment ils pourraient collaborer de façon optimale.
Je nommerai par ailleurs dans les prochaines semaines un parlementaire pour rĂ©flĂ©chir au continuum de sĂ©curitĂ© et donc Ă  l’articulation entre forces de sĂ©curitĂ© nationale, municipales et les agences de sĂ©curitĂ© privĂ©e.

Un nouveau plan national de prévention de la radicalisation doit être présenté prochainement. Quelle sera sa spécificité et quelle sera la place accordée aux élus locaux?

Nous voulons tout d’abord ĂŞtre plus proche du terrain. Le plan prĂ©cĂ©dent, qui a Ă©tĂ© montĂ© dans l’urgence, Ă©tait basĂ© sur l’ouverture d’un centre de dĂ©radicalisation Ă  Pontourny (Indre-et-Loire). Cela n’a jamais fonctionnĂ© et nous l’avons abandonnĂ©. Ce plan prĂ©voyait aussi un financement de projets portĂ©s par des personnes s’autoproclamant « gourous de la dĂ©radicalisation ».

Là encore, nous allons changer d’échelle. Nous allons travailler selon un maillage plus local, avec des associations ou services sociaux qui connaissent parfaitement ces zones et les personnes y résidant. S’occupant déjà, au quotidien, des actions de prévention de la délinquance, elles seront plus à même de détecter et de prévenir tout signe de radicalisation.

Je crois aussi Ă  l’exemplaritĂ©. Nous devons donner de nouvelles perspectives Ă  ces personnes, tentĂ©es par les chimères de Daech. Il faut essayer de capter leur intĂ©rĂŞt par le sport, la culture… L’objectif est de les tirer vers le haut plutĂ´t que de les laisser se marginaliser…
Dans cette nouvelle approche, les élus locaux auront un rôle déterminant.

Je crois au partage d’informations. Il ne faut pas se contenter d’effleurer les sujets, mais aller en profondeur et cela ne peut se faire qu’en petits groupes, dans des pĂ©rimètres plus restreints. Les maires seront donc en première ligne pour mener ces rĂ©flexions.

Sur le plan financier, l’État accompagnera ces initiatives. Le Fonds interministĂ©riel de prĂ©vention de la dĂ©linquance sera abondĂ© de 73 millions d’euros en 2018, afin de financer des actions innovantes.

Y aura-t-il une nouvelle stratégie de prévention de la délinquance, puisque la dernière arrive à échéance dans les prochaines semaines ?

Nous sommes en train d’élaborer cette nouvelle stratégie, et elle fera notamment l’objet d’un comité interministériel début décembre.

« Mieux sĂ©curiser les espaces publics »

« Sur-mesure, partenariale, connectĂ©e, plus efficace, voila les grands axes qui structurent la police de sĂ©curitĂ© du quotidien », a rĂ©affirmĂ© GĂ©rard Collomb devant les Ă©lus et les acteurs locaux rĂ©unis aux États gĂ©nĂ©raux de la sĂ©curitĂ© locale. Il a notamment soulignĂ© sa volontĂ© d’Ă©quiper « l’ensemble des forces de police nationale de tablettes et smartphones pour pouvoir consulter directement lors d’un contrĂ´le l’ensemble des fichiers ».

L’objectif est de « raccourcir le temps du contrĂ´le, de savoir si la personne que l’on contrĂ´le a dĂ©jĂ  fait l’objet de dix contrĂ´les le matin mĂŞme et donc peut-ĂŞtre d’apaiser les relations entre la police et la population », a dĂ©crit le ministre de l’IntĂ©rieur. « Cela permettra aussi de forfaitiser un certain nombre de petites amendes en faisant payer tout de suite » le contrevenant.

Dans cette optique, il a rappelĂ© qu’une « grande rĂ©forme de la procĂ©dure pĂ©nale » sera mise en Ĺ“uvre « dès le premier semestre 2018 » pour prĂ©voir notamment « le dĂ©veloppement de circuits courts de sanctions ».

Au-delĂ  de la police de sĂ©curitĂ© du quotidien, il a incitĂ© les Ă©lus locaux Ă  « mieux sĂ©curiser les espaces publics », estimant en effet que « les collectivitĂ©s ont un rĂ´le dĂ©cisif Ă  jouer, notamment en matière de prĂ©vention situationnelle ». Et de citer l’exemple de Nice oĂą « la municipalitĂ© a pleinement tirĂ© les leçons du tragique attentat du 14 juillet  2016 en sĂ©curisant la Promenade des Anglais grâce Ă  des Ă©quipements anti-intrusion esthĂ©tiques et fonctionnels ».

Il a aussi rappelĂ© que la Commission europĂ©enne s’est engagĂ©e fin septembre Ă  soutenir les villes souhaitant sĂ©curiser certains espaces. « Je vous invite Ă  prĂ©senter auprès des institutions europĂ©ennes des projets de sĂ©curisation de vos places, de vos allĂ©es… », a-t-il conclu.

shadow
Vous avez une question ? Posez-la à notre juriste 1 Réagir à cet article
marche online

Aujourd'hui sur le Club prévention-sécurité

Nos services

Prépa concours

CAP

Évènements

Gazette

Formations

Gazette

Commentaires

Sécurité : ce que Gérard Collomb attend des élus locaux

Votre e-mail ne sera pas publié

Urbarural

10/11/2017 09h52

Je cite :
 » C’est pour cela que nous avons plus que jamais besoin des acteurs locaux… Qui mieux qu’un travailleur social ou qu’un bailleur peut voir au quotidien que tel ou tel groupe d’individus est en train de changer de comportement ? Qui mieux qu’un citoyen peut repĂ©rer des conduites suspectes dans son voisinage ?  »
Je réponds : Et qui, mieux que, par exemple, des citoyens volontaires, employés en contrat aidé au service de la collectivité, peuvent remplir cette mission éminemment sociale, donc forcément non commercialement rentable ?
Et j’ajoute : M. COLLOMB, faites-vous partie du mĂŞme gouvernement que M. PHILIPPE ?

Commenter

Les informations à caractère personnel recueillies font l’objet d’un traitement par La Gazette des Communes du Groupe Moniteur S.A.S, RCS Créteil 403 080 823. Elles sont uniquement nécessaires à la gestion de votre commentaire à cet article et sont enregistrées dans nos fichiers. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

Club prévention sécurité

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement