Gérard Collomb, de la place Bellecour à la place Beauvau

Il fêtera ses 70 ans dans tout juste un mois et cet anniversaire aura sans nul doute une saveur particulière, puisque c’est sous les ors du ministère de l’Intérieur qu’il soufflera ses bougies. Cette nomination sonne comme une récompense pour celui qui n’a pas hésité un seul instant à se mettre en marche derrière Emmanuel Macron dès le printemps dernier.

« Ses idées sont assez proches de celles de certains socialistes, mais de ceux là les Français n’en veulent plus, donc il faut être pragmatique pour faire avancer la France et vous verrez d’ici quelques mois il sera rejoint par beaucoup qui le dénigrent aujourd’hui et il gagnera », prophétisait-il en août dernier devant un parterre de journalistes locaux à qui il présentait ses dernières réalisations en matière de grands chantiers.

De la mise en place d’une « police de la sécurité quotidienne »  à la lutte contre le terrorisme, des chantiers Gérard Collomb n’en manquera pas place Beauvau, mais le domaine sera un peu nouveau pour celui qui, à Lyon, est plutôt reconnu pour avoir su transformer la ville et la hisser parmi les plus attractives, mais pas vraiment pour avoir laissé son empreinte en matière de sécurité. D’ailleurs en 2014, le magazine L’Express classait Gérard Collomb au rang de « deuxième du palmarès des maires de France », mais assortissait les louanges qui lui étaient dressés en matière d’urbanisme d’un « zéro pointé sur la sécurité au vu des taux de délinquance de la ville (21e sur 34), que ce soit pour les atteintes aux biens ou aux personnes ».

Pourtant, Gérard Collomb, le bâtisseur, n’a jamais lésiné sur les moyens affectés à la sécurité ce qui lui a souvent valu d’être dit « de droite » par ses détracteurs.

La plus grosse police municipale d’une ville « de gauche »

En 2001, lors de son accession à la tête de la ville, le nouvel élu est l’un des premiers grands maires à débaucher un gradé de la police nationale, la commissaire Isabelle Mercier, pour prendre les rênes de ...