Comment allez-vous travailler tout au long de l’été ?
Ma mission se divise en deux périodes. Une première qui commence aujourd’hui et court jusqu’à la mi-septembre, date à laquelle je rendrai mes premières conclusions sur les problèmes que j’aurai repérés. Une seconde, jusqu’en décembre, qui prendra la forme d’auditions et de tables rondes, choses difficiles à organiser l’été alors que les artistes et les professionnels sont sur le pont.
Cette seconde phase permettra de prendre du recul, de dépassionner le débat, pour objectiver les problèmes. Je pourrai alors faire un certain nombre de suggestions sur ce que peut faire l’Etat en faveur des festivals. C’est bien ce que souhaite la ministre : ne pas se laisser guider par des réactions à chaud.
Les responsables de festivals qui ont alerté la ministre ont mis en avant les baisses des subventions de l’Etat et des collectivités locales…
Cela peut être parfois le cas, mais les problèmes financiers, ne sont pas uniquement explicables par une baisse des subventions ; et les difficultés des festivals ne sont pas uniquement d’ordre financier. Les festivals peuvent aussi se heurter à des problèmes liés à leur organisation, à leur fonctionnement etc. Prenons l’exemple des festivals de rue : une grande partie de leurs difficultés tiennent au fait que leurs budgets sont grevés par les dépenses de sécurité. Dans le modèle économique de la gratuité qui est le leur, c’est évidemment un énorme problème.
Autre exemple, on voit des festivals créés à l’initiative de personnalités charismatiques dans un secteur artistique, connaître un beau développement, puis s’affaiblir, simplement parce que le fondateur n’a pas trouvé de successeur à qui transmettre le flambeau. Il faut aussi comprendre pourquoi certains festivals prennent leur envol en quelques années, tandis que d’autres, dans un contexte équivalent, ne parviennent pas à décoller. Les subventions ne sont donc pas l’unique question à mettre sur la table.
Irez-vous jusqu’à poser la question du nombre de festivals, que certains jugent trop élevé ?
Ma lettre de mission ne pose pas de limite dans les questions à poser ! Il est certain qu’il existe beaucoup d’initiatives, et qu’il faut se demander si les fondateurs ont toujours suffisamment de visibilité dans le temps. Mais j’ai aussi une certitude, c’est que les festivals constituent une richesse. Sur le plan culturel, c’est une évidence, mais aussi pour le développement des territoires, car ils constituent une marque, qui se décline toute l’année et qui est porteuse de richesse économique.
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