Donner du sens au travail social est d’abord une question politique. Elle ne concerne pas que les travailleurs sociaux mais la société dans son ensemble, ses valeurs et le projet politique. C’est l’enjeu auquel nous devons répondre, particulièrement au regard des événements du début d’année. Dans cette société qui se métamorphose, qu’attendons-nous du travail social, comment reconnaissons-nous ces travailleurs, bénévoles, aidants qui agissent de façon invisible dans la proximité ?
Comme l’indique François Dupuy, nous devons lutter contre « la paresse managériale » sortant des structures en « silo » qui accumulent les dispositifs et, comme le souligne Jo Spiegel, nous devons lutter contre « la paresse démocratique » pour construire une nouvelle relation entre élus, habitants, techniciens et bénévoles. Pour emprunter ce chemin du dialogue et du compromis qui permet d’améliorer la réponse aux besoins, nous avons besoin de libérer du temps pour libérer les initiatives favorables au développement social.
Trouver le chemin de l’agilité managériale
Il faut un « choc de simplification ». Demande unanime, légitime et paradoxale, la simplification et la limitation des normes ont été définies comme priorité nationale. Toute norme nouvelle devra être compensée financièrement à partir du 1er janvier 2015. La priorité a été donnée à la simplification pour les entreprises dans le cadre du Pacte de responsabilité. Mais la demande de simplification est souvent paradoxale. Pas naturelle, elle nécessite de la volonté, de la détermination, de la méthode à tous les niveaux de l’organisation : du Parlement à la plus petite unité de travail.
Comme les entreprises, les acteurs des politiques sociales revendiquent cette simplification pour trouver le chemin de l’agilité managériale. Cet enjeu passe par la capacité à sortir d’une gestion de dispositifs cloisonnés, de guichets segmentés, pour une approche globale de l’accompagnement des personnes en difficulté. Avec des collectivités regroupées, de nouveaux conseils départementaux, une revue des missions de l’État, la simplification pourrait être décrétée grande cause nationale de l’année 2016. Le projet de loi « Notre » devrait intégrer ce principe de la simplification. Mais il n’est pas sûr qu’il en prenne toujours la voie.
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