Les orientations – et les moyens – que le prochain président de la République donnera à son ministre de la Culture seront déterminants pour l’action conduite dans les territoires par les élus locaux et les professionnels.
Cette élection intervient dans une période ambivalente : les élus s’intéressent de plus en plus aux potentiels des politiques culturelles mais, en même temps, ils s’inquiètent de voir se réduire leurs marges de manœuvre pour les financer.
Jamais, sans doute, les collectivités, tous échelons et toutes tailles confondus, n’ont autant misé sur la culture. Il suffit de faire la liste des équipements en projet ou récemment sortis de terre (bibliothèques, musées, auditoriums, salles de spectacle…) pour le mesurer ; de voir grandir chaque année le nombre de festivals organisés dans les grandes villes comme dans les territoires les plus reculés ; de constater la multiplication des portails culturels territoriaux sur internet, etc.
Politique co-construite – Ces initiatives et ces investissements sont le fruit d’une politique co-construite par l’Etat et les collectivités. Un partenariat que nul, professionnel ou élu, ne remet en question. L’actuel ministre de la Culture et les élus souhaitent même l’approfondir.
Ces derniers voudraient le voir évoluer vers une relation d’égal à égal, avec des engagements de l’Etat plus lisibles et plus forts (démocratisation culturelle, décentralisation, gouvernance, soutien à la création, indépendance des artistes…), des crédits plus substantiels, et la garantie de financements croisés.
Les attentes des acteurs locaux, elles aussi, n’ont jamais été aussi fortes. Car les dernières années ont été assombries par la crise financière, qui a pesé sur les budgets culturels de l’Etat et de certaines collectivités, les départements notamment, et fragilisé, ici et là, des associations, des artistes, des compagnies.
Par ailleurs, les acteurs locaux s’interrogent sur l’incidence qu’aura la réforme territoriale sur les politiques culturelles.
Malheureusement, force est de constater que la culture n’occupe guère les débats de la campagne électorale. Pourtant, les élus abordent la question dans leurs programmes. Certes, de façon plus ou moins détaillée, et avec une approche des problématiques plus ou moins neuve.
Du côté des professionnels, certaines associations se sont mobilisées pour faire valoir à la fois l’importance de leurs métiers et la façon dont elles conçoivent les services publics culturels dans leurs secteurs respectifs.
Tel est notamment le cas des bibliothécaires et des responsables de scènes.
Du côté des élus, la Fédération nationale des collectivités territoriales (FNCC) ne s’est pas satisfaite de ce que disent les programmes des candidats : elle leur a envoyé un questionnaire en quinze questions précises.
Cet article fait partie du Dossier
Culture : les candidats n’ont pas pris la mesure des attentes
Sommaire du dossier
- La culture, grande absente de la campagne
- Culture : les candidats n’ont pas pris la mesure des attentes
- Culture : la question du financement, principale ligne de partage entre les programmes
- Culture : la FNCC interpelle les candidats sur des questions étroites et ciblées
- Spectacle vivant : la nécessité d’une loi fait son chemin
Thèmes abordés