Les résultats montrent heureusement une volonté forte de traiter ce problème aussi bien côté élus que grand public, mais bien que certaines pistes d’actions communes soient identifiées, on observe certains décalages entre les attentes des décideurs et celles de leurs administrés, pouvant causer des inerties. Des freins qui pourraient être levés seulement si ce sujet prend toute sa place dans le débat public. Principal enseignement : les politiques de réduction des mégots ne sont pas encore à la hauteur des fortes attentes des Français sur le sujet.
Le paradoxe du mégot mal jeté : à qui la faute ?
La volonté de réduire les mégots dans l’espace publique est aujourd’hui largement partagée ; pour autant, grand public et collectivités semblent se renvoyer la balle au moment d’aller plus loin sur le sujet.
80 % des Français estiment en effet aujourd’hui que le mégot mal jeté doit devenir un sujet prioritaire dans le débat public et la politique locale. Or, dans le même temps, plus de la moitié déclarent de leur côté attendre plus d’implications de leurs administrés pour passer à la vitesse supérieure. Un véritable paradoxe : quand le grand public attend des informations plus claires et plus de points de collecte pour mieux jeter leurs mégots, les collectivités pointent du doigt la faible implication des usagers pour faire face à la problématique des mégots jetés.
52% d’entre elles font ainsi de ce manque d’implication le point de blocage majeur du déploiement de leur politique de réduction des mégots. De même, plus de trois quart des Français souhaiteraient que leur commune déploie davantage d’actions pour lutter contre les mégots, mais ignorent qu’aujourd’hui plus de la moitié des décideurs des collectivités en ont fait une priorité de leur politique, notamment en milieu urbain. Des fumeurs qui demandent plus d’initiatives à leurs mairies, et des mairies qui déplorent la faible implication des usagers… serions-nous arrivés dans une impasse ?
Mieux connaître le mégot, mieux répondre aux attentes citoyennes
Pour répondre à ce nouveau défi, un des axes majeurs serait alors de mieux informer le grand public sur le mégot et son parcours afin de modifier les comportements. L’étude montre par exemple que la quasi-totalité des Français
(86 %) est consciente que le caniveau n’est pas un endroit approprié pour jeter son mégot, mais que près de 25 % des répondants concernés continuent d’y jeter leurs mégots. Et seuls 57% des répondants savent que ce même mégot jeté dans le caniveau ou les égouts peut finir dans l’océan, ou dans les eaux usées… Les collectivités ont tout intérêt à s’emparer du sujet pour aller plus loin dans la sensibilisation aux impacts du mégot mal jeté. Les Français expriment par ailleurs de fortes attentes envers leur communes. Parmi les actions les plus attendues, on retrouve en priorité une meilleure information sur les dispositifs de collecte (69 % des Français) et sur les conséquences d’un mégot mal jeté, et la distribution de cendriers de poche (66 %). Réponse notable par ailleurs, 63 % des répondants déclarent attendre plus d’actions de répression en cas de non-respect des règles de jet du mégot.
Aller plus loin dans la sensibilisation et la communication
Mieux mettre en avant leurs actions et campagnes de réduction des mégots :
tel est donc l’enjeu pour les collectivités pour éviter toute frustration de leurs administrés. Les collectivités locales en sont bien conscientes et commencent à développer des campagnes de sensibilisation aux bons gestes (42 %), la distribution de cendriers de poche (31 %), le ramassage de déchets de mégots
(27 %) et la mise à disposition d’informations sur les déchets de mégot (27 %).
L’étude montre en outre que pour répondre aux attentes du grand public, les collectivités qui ont initié des actions sur la sensibilisation s’accordent sur le fait que la mise à disposition de points de collectes peut aller encore plus loin.
Côté grand public, poursuivre la diffusion de l’information pour une meilleure connaissance du mégot, de ses impacts et de son parcours demeure un levier essentiel pour amorcer un changement des comportements et créer un environnement public débarrassé des mégots mal jetés. Et surtout, il faudra à l’avenir mieux porter le sujet dans le débat public pour répondre aux fortes attentes des Français sur la réduction du mégot dans l’espace public !