Pouvez-vous nous rappeler les missions d’Alcome ?
Le cœur de notre action vise la diminution du nombre de mégots dans l’espace public. Depuis 2021, nous poursuivons l’objectif d’une diminution de 40 % du nombre total de mégots jetés au sol en France. À cette fin, nous contractualisons avec les collectivités pour les inciter à agir contre la présence de mégots au sol. Nous leur versons un soutien financier allant jusqu’à 2.08 euros par habitant en milieu urbain dense et leur fournissons les équipements spécifiques aux mégots : des cendriers de rue, des éteignoirs à poser sur les corbeilles ou encore des cendriers de poches à distribuer aux fumeurs. Enfin pour lutter contre la présence de mégots, nous élaborons des campagnes nationales de sensibilisation au bon geste basées sur des recherches en sciences sociales et comportementales pour sensibiliser les fumeurs à ne plus jeter leurs mégots dans l’espace public.
Aujourd’hui, le mégot mal jeté, ça représente quoi en France ?
En premier lieu, nous cherchons à modifier le comportement du fumeur. Dans cette optique, nous travaillons avec des spécialistes du comportement pour comprendre le comportement du fumeur et trouver les meilleures techniques pour faire évoluer le jet de mégot. Il s’agit là d’un travail sur le long terme sur un sujet spécifique. Et nous nous coordonnons avec les experts du sujet au sein des Ministères de la Santé et de l’Environnement afin de valider nos messages.
Comment Alcome travaille avec les collectivités pour les aider à réduire le volume de mégots jetés ?
Près de 1400 communes sont aujourd’hui sous contrat avec Alcome. Notre enjeu est de les emmener sur un travail concret dans la durée afin de toucher efficacement le consommateur final.
Pour initier la démarche, la collectivité s’inscrit en ligne sur le portail qui lui est dédié sur notre site web et commence par procéder à un état des lieux. Il s’agit d’identifier ce qu’on appelle les hot spots, soit les lieux de gisements importants de mégots, par exemple les sorties de gare, les terrasses publiques, les salles de spectacle, les universités… Une fois ces lieux identifiés, il y a un certain nombre d’actions à mettre en place, comme installer des éteignoirs sur les corbeilles de rue, distribuer des cendriers de poche ou déployer des campagnes d’affichage. L’objectif visé étant d’expliquer au consommateur le chemin final du mégot. Les campagnes nationales d’affichage sont validées par nos ministères de tutelle puis proposées aux collectivités. Dès l’automne prochain, nos campagnes pourront être déclinées par type de territoires, de l’urbain dense aux zones rurales, afin de répondre plus spécifiquement aux réalités des territoires.
Comment s’adapter aux situations de chaque commune et lever les éventuelles réticences ?
Le sujet de la diminution des mégots dans l’espace public touche une grande partie des communes. Cependant certaines réticences existent et nous faisons en sorte de les lever pour inciter les communes rétives à changer d’avis et à signer avec Alcome. Nos 10 délégués régionaux s’efforcent à sensibiliser les mairies réticentes à l’importance du sujet. Notre soutien dépasse le simple financement. Nous incitons les communes à lancer des actions concrètes. Nous apportons par exemple un conseil aux communes sur le choix des équipements et des messages de sensibilisation. Certaines communes touristiques peuvent être accompagnées spécifiquement sur la problématique du tourisme qui crée un flux massif de visiteurs et donc potentiellement de fumeurs.
De façon générale, les villes sont attachées à conserver au niveau de la mairie la gestion des mégots, il s’agit de la compétence propreté, à la différence de la compétence sur la collecte des déchets, qui est relayée aux intercommunalités.
Au-delà des maires, quels sont les autres parties prenantes ?
Pour la mise en visibilité et amplifier nos actions, nos partenaires sont multiples : les associations environnementales comme Gestes Propres, le Word Clean up Day, Mountain Riders, mais aussi les buralistes qui relaient les actions de sensibilisation.
Les actions doivent se démultiplier pour avoir le maximum d’interactions avec les fumeurs, toujours basé sur la pédagogie et la sensibilisation.
Notre objectif demeure celui fixé dans le cahier des charges de l’agrément : 40 % de mégots en moins et une couverture d’au moins 90 % du territoire français. Cet objectif très ambitieux est stratégique afin que les mégots ne soient plus jetés dans la rue. Nous travaillons pour cela activement au changement du comportement du consommateur. Le réflexe du jet de mégot doit être modifié. Pour faire passer le préventif avant le curatif, nous travaillons notamment avec une chercheuse en sciences comportementales pour trouver le bon chemin d’influence comportementale sur le consommateur.
Les webinaires Alcome à retrouver chaque fin de mois sur :
https://alcome.eco/webinaire/