« En l’absence de nouveaux outils dédiés à leur financement, les collectivités locales, dépendantes de l’offre bancaire, continueront non seulement de voir les taux d’intérêts qui leurs sont appliqués augmenter mais ne pourront pas non plus emprunter la totalité des 18 à 20 milliards d’euros par an nécessaires à la réalisation d’investissements publics indispensables et attendus », indique l’AEAFCL.
Le manque d’offre de financement par le secteur bancaire est estimé à 8 à 10 milliards d’euros en 2012, « ce qui est considérable et entraînera l’arrêt de projets déjà entamés ou indispensables, avec des conséquences dramatiques sur l’ensemble des acteurs économiques, et notamment les PME et TPE ».
« Sur 16 à 18 milliards d’euros en besoins d’emprunt, il manquera cette année près de 10 milliards aux collectivités », affirme quant à lui Philippe Laurent, maire (DVD) de Sceaux. La perte du triple A de la France « n’est pas le principal problème des collectivités locales en ce moment, c’est l’accès à l’emprunt ».
« Les deux seuls banques encore présentes sur le marché du financement du secteur public local – Caisse d’épargne et Crédit agricole – ne prêteront à elles deux qu’environ huit milliards d’euros », estime-t-il.
« Elles risquent d’être seules à soutenir financièrement les collectivités cette année: le leader historique du marché, Dexia, n’a aujourd’hui plus d’activité de prêt. La Caisse des dépôts craint pour son triple A et ne veut pas remettre au pot comme en 2011 », ajoute-t-il.
Marché obligataire – Selon lui, « il y aurait besoin à la fois de l’alliance CDC-La Banque postale » destinée à remplacer Dexia « qui apporterait entre trois et cinq milliards d’euros annuels, et de l’agence de financement » que veulent lancer les collectivités et « qui pourrait permettre d’emprunter cinq milliards d’euros par an sur le marché obligataire ».
A ce sujet, l’AEAFCL affirme qu’« Au moment où l’Etat s’adresse aux collectivités locales pour qu’elles participent à l’effort de maîtrise de la dépense, il a la possibilité de leur permettre, par cette mutualisation, de faire réaliser de substantielles économies d’une part et de soutenir les entreprises locales d’autre part ». Elle considère donc qu’« il ne tient qu’au Gouvernement de déposer un texte de loi créant l’Agence ».
Rappelant que les investissements des collectivités se montent à 50 milliards d’euros par an, Philippe Laurent précise dans La Tribune que 30 milliards se font par autofinancement, et le reste par l’endettement. « Si nous sommes contraints de réduire notre part d’autofinancement (en raison d’une baisse des dotations aux collectivités, ndlr), je suis convaincu qu’on aura une diminution significative des investissements avec le report des chantiers prévus. Cela va surtout se ressentir à partir de 2012 », prévient-il.
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