Quelle est aujourd’hui la place de l’énergie solaire en France ?
Le solaire est une industrie très jeune : nous avons aujourd’hui seulement 20 ans de recul, c’est assez peu. Dans le constat, nous voyons qu’après des débuts encourageants, un coup d’arrêt est intervenu après 2012, avec très peu de volumes alloués sur les premiers appels d’offres nationaux dédiés aux projets de parcs solaires au sol. Depuis 2016, fréquence et volumes des appels d’offres augmentent de nouveau. Le solaire s’inscrit progressivement comme un pilier majeur dans la transition écologique et s’affirme comme une énergie populaire. En effet, on parle d’une solution simple à développer, à installer et à démanteler, qui permet une production conséquente pour le territoire d’implantation. À l’échelle nationale, l’Etat affiche des objectifs ambitieux sur le solaire d’ici 2050. Mais en 2023, nous en sommes seulement à une petite vingtaine de GW installés. En comparaison, l’Allemagne, c’est 85GW d’installés sur le territoire, dont une quinzaine rien qu’en 2023 ! Si l’énergie solaire a pris peu à peu sa place, le plus gros reste donc à venir.
La nouvelle loi sur les zones d’accélération : quels potentiels de développement pour les communes en France ?
Cette loi remet les mairies au centre du développement de l’énergie solaire. Il leur revient désormais de définir les zones favorables à l’implantation du solaire et de l’éolien. Quand on voit parfois que des objectifs ambitieux ne sont pas traduits par l’action publique, on ne peut que se réjouir de cette concrétisation ! Un certain nombre d’outils ont déjà été proposés pour flécher des zones d’installation telles que le long des autoroutes ou des voies ferrées, ainsi que les zones artificialisées. Pour atteindre les objectifs de production d’électricité verte, il faut utiliser ces espaces déjà identifiés, mais aussi des friches qui ne sont pas toujours répertoriées, ainsi que, parfois, du foncier agricole. Cela représente un travail de recherche dans les archives des territoires, à réaliser de concert avec les développeurs pour avancer efficacement. Dès lors, les potentiels sont intéressants pour les communes. Sur l’aspect financier déjà, en plus de percevoir un loyer durable pour l’installation et l’exploitation du parc, elles bénéficieront de recettes fiscales intéressantes, à partager entre région, département et communauté de communes. Ensuite, de l’emploi est généré au niveau local, pour la gestion, la logistique et la maintenance liées aux parcs. Enfin, on n’installe pas qu’une unité de production d’électricité verte : on aménage un véritable projet de territoire avec des doubles usages permanents : agrivoltaïsme, préservation de la biodiversité, valorisation de friches abandonnées… souvent, une fois que les panneaux sont installés, les milieux naturels sont aussi davantage préservés et le parc devient un sanctuaire de biodiversité.
Le bénéfice est alors pour tout le monde : élus, agriculteurs, administrés. Le travail essentiel est ainsi de choisir ensemble les zones d’implantation à privilégier pour tenir compte des spécificités du territoire en intégrant le maximum d’acteurs.
Comment Enerparc peut travailler sur ces dossiers et lever des freins et blocages à ces installations ?
Les mairies ont l’expertise du territoire. Celle-ci doit se coupler à un autre métier : celui des développeurs. Pour l’instant, les blocages interviennent surtout du fait du manque de spécialistes pour développer les projets et les suivre. La connaissance de chaque maillon de la chaîne de valeur, et la compétence sur chaque étape du développement, c’est ce qu’apporte Enerparc. Nous avons déjà une forte expérience, avec 4,5 GW installés au total, notamment en Allemagne, et disposons aujourd’hui d’une expertise complète : développeur, constructeur mais aussi investisseur et exploitant.
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que le risque financier lié à l’investissement dans des parcs solaires bloque aujourd’hui près d’un tiers des projets, dont le développement exige des études longues, coûteuses et sans garantie de résultat pour la faisabilité des projets. Nous pouvons supporter ce risque, financer les études et travailler en réseau sur le territoire pour améliorer ce niveau de faisabilité. L’avantage de la coopération entre communes et industriels, c’est l’intégration de tous les acteurs du territoire dès la première étape de développement. Par exemple, à Marville, la commune possède un terrain sur un ancien aéroport qui était peu utilisé : c’est l’exemple typique d’une zone valorisable en centrale solaire ! Ce qui a été réalisé avec la mise à disposition en 2016 pour la réalisation d’un parc sur près de 200 hectares. Au-delà, l’activité d’aviation de loisir a pu être pérennisée et cohabite avec une exploitation ovine de près de 1 000 bêtes, menée par un éleveur dont nous avons accompagné l’installation. On est dans le cas de multi-usage de ces zones à valoriser, avec des retombées très intéressantes pour le territoire. C’est ce modèle qu’il faut répliquer. Autre exemple aux portes du Mercantour, où nous avons pu installer une centrale à flanc de montagne, au milieu des gorges. Le parc apporte un loyer à la mairie, et, bien inséré dans la vallée avec un suivi écologique lors du chantier, il a permis de préserver la biodiversité locale que nous observons régulièrement dans l’enceinte de la centrale et à ses abords. Nous apprécions toutefois que la clôture du parc protège les moutons et nos collègues des loups que nous avons pu apercevoir aux alentours.
Sans tomber dans le syndrome du sauveur, on constate que les centrales solaires, à condition d’être bien pensées en amont et suivies par des experts, sont « un outil stratégique de développement du territoire » bénéfique pour les communes : concret, engagé et d’avenir.
une fois que les panneaux sont installés, les milieux naturels sont aussi davantage préservés et le parc devient un sanctuaire de biodiversité
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