Le projet de nouveau tribunal demandé depuis près d’un demi-siècle par les professionnels de la justice de Chartres verra-t-il le jour comme prévu en 2012 ? Pas sûr, car la Ville menace de dénoncer une convention signée avec l’Etat et le conseil général d’Eure-et-Loir pour la création de cette cité.
Le projet initial, chiffré à 40 millions d’euros consistait à regrouper les services du TGI, du tribunal d’instance, de la cour d’assises et du conseil des prud’hommes dans l’ancien lycée Marceau, établissement désaffecté situé en plein centre de Chartres. Pour accompagner le projet, la municipalité avait décidé de céder cet ancien lycée et de racheter pour près de 3 millions d’euros d’anciens locaux judiciaires. Mais la refonte de la carte judiciaire a entraîné le gel du dossier qui en est toujours au même stade alors que les travaux devraient être sur le point de débuter.
Faute d’engagement précis, Jean-Pierre Gorges, maire (UMP) de Chartres a décidé de taper du poing sur la table et d’adresser une lettre virulente à Rachida Dati : «Au moment où la ville de Chartres établit sa programmation pour les six années du mandat municipal et recherche des emplacement disponibles pour ses réalisations à venir, l’incertitude qui continue de peser sur le projet de cité judiciaire m’incline aujourd’hui à dénoncer notre convention, quitte à rechercher un nouvel emplacement lorsque votre administration en manifestera la volonté concrète ».
À défaut de réponse rapide du ministère de la Justice, la Ville pourrait donc attribuer une nouvelle vocation à l’ancien lycée. Pourtant la création d’une cité judiciaire est d’autant plus urgente que la fermeture des tribunaux d’instance de Châteaudun et Nogent-le-Rotrou, dans le cadre de la réforme de la carte judicaire, devrait entraîner des difficultés de fonctionnement du TGI de Chartres.
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