Pour les collectivités comme pour les Français, la mobilité électrique se heurte au mur du coût et des priorités. Est-ce vraiment si infranchissable ?
Thomas Moreau : Il est acquis que la planification écologique doive se décliner dans les territoires en fonction de leurs spécificités. Pour le volet des mobilités comme pour d’autres, les besoins se révèlent divers à l’échelle locale. Terra nova soulignait d’ailleurs dans un rapport paru en juin 2023 : « l’absence d’un réseau satisfaisant de bornes de recharge constitue l’un des principaux freins à l’adoption à grande échelle des véhicules électriques. ». Le défi est immense !
Mais, comme le montre l’étude sur la maturité des collectivités vis-à-vis de la mobilité électrique que Rexel France vient de réaliser avec BVA (voir ci-dessous), les élus se heurtent au coût de l’électrification.
Pour relever le défi de la mobilité électrique, les collectivités doivent pouvoir développer leur leadership et adapter leurs financements aux enjeux. Voilà un beau sujet de débat – et d’interpellation – pour le Congrès des maires.
Extrait de l’étude réalisée par BVA pour Rexel France sur la maturité des collectivités vis-à-vis de la mobilité électrique (octobre 2023).
Le Congrès des maires 2023 est placé sous le signe des émeutes. Cela n’invite-t-il pas à mettre provisoirement la décarbonation des mobilités entre parenthèses ?
Bien au contraire ! Au printemps dernier, la revue Horizons publics a consacré sa Une à l’enjeu de justice sociale que représente la décarbonation des mobilités dans les territoires.
Du point de vue de Rexel France, leader historique de la distribution de matériel électrique, une telle décélération serait une erreur. Nous n’avons d’autre choix que celui d’accélérer l’électrification des territoires. Toutes les innovations, techniques ou relevant de la gouvernance, toutes les mobilisations d’acteurs publics et privés, doivent viser cela.
Je vous invite à lire Pierre Veltz : « Des voitures, des camions, des usines, des bureaux, des logements électrifiés le plus possible, avec une électricité la plus propre possible : c’est la voie la plus efficace dont nous disposons ».
Le mur du financement ne cache-t-il le besoin prégnant d’accompagnement qu’ont les collectivités pour s’engager dans la mobilité électrique ?
Tout à fait. Et les centaines d’experts Rexel en France sont prêts à relever ce défi. Nous sommes face à un changement de paradigme. Le remplacement d’un parc de véhicules thermiques est loin d’épuiser le sujet. De nouvelles infrastructures se font jour, les infrastructures de recharges de véhicules électriques (IRVE), de nouveaux usages de l’espace public et de nouveaux modèles de développement territorial aussi. Nous pouvons aider les élus à avancer dans cette transition. C’est d’ailleurs, entre autres pour cette raison, que nous sommes devenu partenaire officiel du Tour de France cette année : promouvoir et accompagner l’électrification des territoires.
Comment le réseau dense de Rexel en France peut-il se mobiliser pour aider les élus à avancer ?
D’abord en les éclairant sur les questions de maintenance des nouvelles infrastructures, sur leurs évolutions tant technologiques que servicielles (vitesse de charge, coût, etc.).
Ensuite en les aidant à endosser le rôle d’architecte des mobilités électriques qui doit être le leur. À l’échelle d’un territoire, de nombreux acteurs sont impliqués : les bailleurs, les enseignes de la grande distribution, les acteurs économiques qui souhaitent “localiser“ autant que possible leur production d’énergie, les acteurs du tourisme pour lesquels l’accessibilité va de plus en plus être une affaire de bornes de recharge, etc.
Toutes ces parties prenantes de la mobilité électrique, il appartient aux élus de les guider dans la voie d’une transition harmonieuse. C’est du moins ma conviction profonde – et le sens de l’accompagnement de Rexel en France.
Contenu proposé par Rexel