Le conseil général de la Loire-Atlantique renonce à réaliser un franchissement sur l’estuaire de la Loire. La faute, selon la collectivité, à l’absence d’engagement de l’Etat alors que les frais d’études, lancées depuis 2002, s’élèvent déjà à 510.000 euros.
«On ne peut pas mener un projet comme cela sans l’État», indique Patrick Mareschal, président (PS) de l’assemblée départementale. Une manière pour l’élu de mettre la pression sur le gouvernement. Le dossier avait, il est vrai, du plomb dans l’aile depuis qu’en décembre 2007, le cabinet du Premier ministre avait indiqué que ni son intérêt national ni sa compatibilité avec le Grenelle de l’environnement n’étaient démontrés. Sur ce dernier point, les difficultés s’annonçaient importantes : l’ouvrage était prévu en aval de Nantes, dans une zone protégée par des directives européennes. Hors raccordement routier, son coût était estimé entre 600 et 800 millions d’euros selon qu’il s’agisse d’un viaduc ou d’un tunnel.
La Loire-Atlantique estimait cette infrastructure nécessaire pour désengorger le périphérique nantais, régulièrement saturé. Le projet bénéficiait également du lobbying d’une association regroupant des élus de différents bords politiques et des chefs d’entreprise du Sud Loire et de la Vendée, soucieux de bénéficier d’un accès direct et rapide avec le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes.
Le conseil général va proposer des solutions alternatives : renforcement du réseau de bus, restauration du pont de Saint-Nazaire et étude d’une circulation à voies variables, renouvellement de la flotte de bacs. Cette décision n’est pas du goût de Jacques Auxiette, président (PS) du conseil régional des Pays de la Loire. Il estime qu’il «faut aborder la question dans une vision plus large que celle départementale» et, faisant référence à son prédécesseur Olivier Guichard, «prendre en compte l’amélioration des liaisons Nord Loire/Sud Loire dans le cadre des autoroutes des estuaires».
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