L’affaire oppose depuis plusieurs années la mairie de Saint-Romain au Mont d’Or (Rhône) et le chef d’entreprise, artiste plasticien Thierry Ehrmann. Dernier épisode le 18 novembre 2008 : l’avocat général de la cour d’appel de Grenoble a requis la remise en état des lieux de la « Demeure du Chaos », propriété de Thierry Ehrmann transformée en oeuvre d’art controversée en raison de son caractère « déconstructiviste ». Le bâtiment très « ground zero » est peu goûté par une partie des habitants partisans de l’architecture traditionnelle en pierres dorées de leur paisible village des Mont d’Or.
Modification de l’apparence extérieure
L’affrontement entre la mairie et le dirigeant d’entreprise/plasticien s’est cristallisé sur les réglementations d’urbanisme, le patrimoine et la liberté de création artistique. Le ministère public à Grenoble a évité le plus possible d’aborder la notion de statut de l’oeuvre d’art pour affirmer que « Thierry Ehrmann a modifié l’apparence extérieure du bâtiment et du mur de clôture sans respecter les règles d’urbanisme ».
Oeuvres d’art de moins de 12m
L’avocat de ce dernier invoque la loi Malraux concernant les oeuvres d’art qui ne sont pas soumises à permis de construire lorsqu’elles n’excèdent pas 12 mètres de hauteur. La « Demeure du Chaos » regroupe ainsi sur 12.000 m2 plus de 3.000 oeuvres d’art distinctes de moins de 12 mètres de haut et de 40m3 de volume. Les oeuvres d’art réalisées par une centaine d’artistes attirent, selon Thierry Ehrmann, présenté comme un Facteur Cheval du 21ème siècle, 2.000 visiteurs par semaine depuis plusieurs années.
Délibéré au 16 décembre
En 2006, le tribunal correctionnel de Lyon avait ordonné à son propriétaire de remettre en état la Demeure du Chaos. Puis la cour d’appel de Lyon avait condamné Thierry Ehrmann à 200.000 euros pour infraction aux règles de l’urbanisme, mais sans exiger la remise en l’état des façades et de l’enceinte. Le parquet de Lyon et la mairie de Saint-Romain s’étaient pourvus en cassation. L’arrêt a été mis en délibéré au 16 décembre 2008.
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