Un cours sur le paquet énergie-climat. C’est à peu près ce qu’ont donné deux députés européens d’Ile-de-France, Nicole Fontaine et Alain Lipietz, à la tribune de l’hémicycle du conseil régional d’Ile-de-France, dans le cadre d’un séminaire sur les implications régionales de la politique européenne de l’énergie organisé, le 25 novembre 2008, au conseil régional d’Ile-de-France en présence de nombreux représentants de collectivités locales françaises.
Objectif d’une baisse de 30% inatteignable
Le Vert Alain Lipietz a plaidé en faveur d’une baisse des émissions de CO2 de 30%, c’est-à-dire le scénario envisagé par la Commission européenne «en cas d’accord international».
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) préconise en effet une telle baisse à l’horizon 2020 pour pouvoir limiter la hausse de la température mondiale entre 2 et 2,4 degrés. A la mi-octobre, devant les Verts européens la secrétaire d’Etat française à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait reconnu à mots couverts que l’objectif de 30% étaient désormais inatteignable, malgré une forte volonté affichée par Paris lors du Conseil informel de Saint-Cloud, début juillet. Alain Lipietz s’est par ailleurs prononcé en faveur d’un certain «protectionnisme européen», sous la forme d’une taxe destinée à limiter les fuites de carbone.
Quotas d’émissions de gaz à effet de serre
Nicole Fontaine (PPE-DE), de son côté, laisse apparaître une rude bataille au sein du Parlement européen pour venir à bout des négociations de ce paquet énergie-climat. En effet, à l’intérieur même du PPE-DE, les tensions sont très fortes, et le rapport de l’Irlandaise Avril Doyle (PPE-DE) sur la réforme du système communautaire d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (ETS) est très loin de faire l’unanimité du premier groupe politique du Parlement européen.
Pour résoudre ce problème, le président du groupe, Joseph Daul, a prévu d’organiser de vastes périodes de discussion entre ses députés, en nocturne, en marge de la deuxième session plénière de décembre, a précisé Nicole Fontaine. Le but : tenter de définir une position commune à tous les membres du groupe pour qu’ils votent dans le même sens le 17 décembre à Strasbourg.
«Je sais bien que beaucoup doutent de la part de 20% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, mais il va bien falloir y parvenir d’une manière ou d’une autre», avait estimé le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, en introduisant les débats. Il a également mis en garde contre l’illusion que «tout pourrait redevenir comme avant» après la baisse du baril de brut, constatée sur les places financières depuis plusieurs jours.
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