Après avoir lancé en octobre 2007 la procédure de délégation de service public (DSP) des transports urbains, la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a fait le choix, lors de la plénière du 28 novembre, entre les deux candidats en lice : l’actuel gestionnaire Veolia et le challenger, Keolis. L’enjeu est de taille : la DSP représente, pour une durée de cinq ans, un budget de 750 millions d’euros (le premier de Veolia en France), 2.000 salariés et près de 100 millions de voyageurs par an.
Ce vote a été tumultueux – la droite (UMP et Modem) n’a pas participé au vote et les huit élus communistes ont voté contre – et la pression sociale forte : le jour du vote et une semaine avant, les chauffeurs de bus et de tram avaient fait grève, craignant une politique sociale «au rabais» de la part du nouveau délégataire. Le dossier a finalement été voté avec les voix du PS et six des huit élus Verts.
Les détails qui font la différences
Les différences entre les deux offres sont faibles a reconnu le président PS de la CUB, Vincent Feltesse. Mais selon les défenseurs de l’offre Keolis, plusieurs points font la différence en faveur du challenger : un meilleur équilibre dans la desserte des communes qu’il va falloir affiner avant septembre 2009, date de la mise en place du nouveau réseau de tram-bus ; des innovations avec des navettes de proximité rive droite-rive gauche ; un «haut niveau de service» des bus avec une offre kilométrique en hausse de 23% par rapport à l’actuelle offre ; un service vélos mieux maillé sur le territoire, mis en place en juillet 2009 (1683 vélos en libre service dans 16 communes, l’ensemble des investissements étant assumés par le délégataire).
La baisse programmée de la contribution financière de la CUB – 100 millions d’euros en moyenne par an jusqu’à présent – a également joué : l’offre Veolia propose une économie de 11 millions d’euros sur la durée du contrat soit une baisse de 10% de la contribution de la CUB d’ici la fin du contrat. Le taux de couverture des dépenses par les recettes devrait augmenter passant de 29% actuellement à 45% en 2013.
Le contrat doit être signé d’ici le 31 décembre. Mais la CUB est obligée d’attendre la décision judiciaire à la suite d’un référé précontractuel de la Deutsche Banh pour manque de transparence dans la publicité faite lors du lancement de l’appel à candidature en 2007. Un second référé de même nature pourrait être déposé par Veolia cette fois-ci qui a fait un lobbying puissant – une «politique de terre brûlée», selon Vincent Feltesse – auprès des élus de la CUB pour ne pas voter en faveur de leur concurrent.
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