Par un arrêté en date du 30 octobre 2008, la préfecture de la Marne a refusé à la communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne (Marne) de créer une zone de développement de l’éolien (ZDE) sur son territoire. Le projet portait sur la construction d’un parc d’une dizaine de machines à Fagnières, de quoi fournir en électricité une dizaine de milliers d’habitants.
Le rejet de la demande est motivé par la présence d’une collégiale classée au patrimoine mondial de l’Unesco au centre-ville de Châlons-en-Champagne, pourtant situé à sept ou huit kilomètres à vol d’oiseau.
L’arrêté stipule que «la protection des paysages, des monuments historiques et des sites remarquables et protégés, en particulier celle de l’église Notre-Dame-en-Vaux, édifice emblématique et à la forte sensibilité patrimoniale ( ), n’est pas compatible avec le développement de l’énergie éolienne dans la zone proposée». L’autorité préfectorale précise que la ZDE projetée «s’inscrit dans un paysage épuré et offrant de larges perspectives qui génèrent de fortes covisibilités (en particulier avec cette église)» et que «l’acceptation (de ce projet) nuirait à la cohérence départementale des ZDE».
Le maire de Fagnières, Alain Biaux, déplore d’autant plus «l’intransigeance de l’Architecte des bâtiments de France» à l’origine de cette décision qu’il est lui-même un élu Vert. «Au nom du passé, on ne peut pas faire abstraction de l’avenir», argumente-t-il, indiquant au passage que la communauté d’agglomération ne ferait sans doute pas appel. Il est vrai que le projet n’avait pas fait l’unanimité au sein des communes concernées par le périmètre de la ZDE, trois mairies sur sept ayant émis un avis défavorable. Le manque à gagner pour les collectivités, en termes de taxe professionnelle, est estimé à 150.000 euros par an.
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