Lille n’a pas peur de la dette. Martine Aubry, maire de la ville, revendique fortement son choix de multiplier par 2,4 le niveau de l’endettement de la municipalité sur la durée du mandat, afin de financer un très lourd programme d’investissement. Au total, l’équipe entend investir 1,1 milliard d’euros en dix ans dont 618 millions d’euros en charge nette pour la ville, selon un programme pluriannuel adopté par la majorité. Dans le même temps, l’encours de dette sera porté de 160 millions d’euros au premier janvier 2009 à 383 millions début 2014, à taux de fiscalité inchangés, promet Martine Aubry.
Une stratégie permise par le fort désendettement de la capitale nordiste lors du dernier mandat, et par une gestion dynamique de la dette. Celle-ci est constituée à 40% d’emprunts à taux fixes, 60% d’emprunts à taux variables et structurés mais sans produits toxiques.
En revanche, la fiscalité ne doit pas bouger pendant la totalité des six années. Le premier budget de la mandature, adopté le 15 décembre 2008, traduit déjà ces nouvelles priorités. Le BP 2009 s’équilibre à hauteur de 388 millions d’euros (288 millions en dépenses de fonctionnement, soit +1,9% et 100 millions en dépenses d’équipement, en progression de 115%). Les recettes de fonctionnement atteignent 315,4 millions (+1,8%), tandis que les recettes d’investissement grimpent de 57% à hauteur de 22 millions d’euros. La ville voit ses dotations d’Etat augmentées de 1,08% seulement (61,8 millions).
Mais Lille profite d’une progression de près de 500.000 euros en fonction de la progression du nombre de ses habitants (+6.000 entre les derniers recensements). La ville espère aussi des retombées significatives d’une révision de ses bases fiscales, pour lesquelles elle a mobilisé deux agents. Elle tire aussi profit de la montée en régime du casino Barrière, dont la redevance monte à 6,7 millions d’euros (+ 34%). Mais pour financer sans augmentation d’impôts, le niveau d’emprunt est porté de 21 millions l’an dernier au BP 2008 à 65 millions.
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