Ouverte le 30 janvier au château de Tours (Indre-et-Loire), l’exposition consacrée à «Alexandra Exter et ses amis russes» a été prématurément fermée le 19 mars dernier à la suite de la saisie judiciaire de la quasi-totalité des tableaux exposés. Après une plainte déposée par un historien d’art, l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, a saisi les 192 tableaux qui ont été placés sous scellés.
Présentée par Jean Germain le maire de Tours comme «l’événement culturel de l’année», cette exposition était la plus grande rétrospective de l’oeuvre de l’artiste russe depuis sa mort en France en 1949. Pour cela la ville avait mobilisé de gros moyens et notamment son ancien château des bords de Loire transformé en salle d’expositions.
Une querelle d’experts est à l’origine du naufrage de cette manifestation. Une grande partie de l’exposition (130 tableaux) appartient à Jean Chauvelin, collectionneur et expert spécialiste de l’avant-garde russe, mais qui n’a pas pu fournir de certificats d’authenticité.
Un autre expert, Andrei Nakov, lui aussi spécialiste d’Alexandra Exter et de la peinture russe a alors porté plainte pour «faux», «contrefaçon de signature» et «escroquerie». Selon cet expert, par ailleurs détenteur du droit moral sur l’oeuvre d’Alexandra Exter, seuls deux tableaux seraient authentiques «et encore, sous réserves».
Des graphologues auraient notamment permis d’établir la contrefaçon de signatures ainsi que d’archives. Cet épilogue judiciaire est survenu quelques jours avant la fin de l’exposition. Mais la ville de Tours qui s’estime victime pourrait se constituer partie civile dans un éventuel procès.
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