Créé il y a 15 ans, le dispositif des centres éducatifs fermés est considéré comme une dernière chance avant l’incarcération de mineurs âgés de 13 à 18 ans. Selon Laurent Gebler, président du tribunal pour enfants de Bordeaux et de l’association française des magistrats de la jeunesse et de la famille, ces structures coûteuses ne doivent pas empêcher le développement d’autres structures éducatives plus en amont pour les mineurs délinquants avec une coopération renforcée entre les acteurs.
En France, il existe aujourd’hui 56 centres éducatifs fermés. Selon les projections de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), d’ici la fin de l’année, plus de 1 500 mineurs y seront restés entre six et douze mois. Est-ce un dispositif qui a fait ses preuves?
On sait qu’un certain nombre de mineurs a besoin aujourd’hui d’un cadre contenant. Plus personne ne dit le contraire, mais pourquoi augmenter le nombre de centres ? Jusqu’à maintenant, il n’y a pas d’étude qui a été faite sur ce que sont devenus les mineurs passés par les centres éducatifs fermés. Il y a eu des missions d’évaluation, des missions parlementaires qui recensaient les atouts et les difficultés de plusieurs d’entre eux, mais il n’y a pas eu d’études épistémologiques sur le nombre de jeunes ayant récidivé, qui ont été finalement incarcérés etc.
Certes, cela n’est pas toujours évident d’observer ces phénomènes à moyen terme, car certains adolescents devenus majeurs sortent des radars judiciaires. C’est un dispositif qui marche dans le sens où les établissements sont toujours pleins, mais si on parle d’efficacité, il faut aussi le rapporter à son coût : plus de 600 euros par mineur et par jour ! Depuis une bonne dizaine d’années, les centres éducatifs fermés et les établissements pénitentiaires pour mineurs ont ...
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