La future ligne à très haute tension destinée à relier la France à Espagne empruntera un tunnel de huit kilomètres sous les Pyrénées, parallèle à l’ouvrage creusé pour faire passer le TGV Perpignan-Figueras.
Telle est l’option retenue par RTE, maître d’ouvrage, au terme d’une phase de concertation de trois mois menée à la demande de la Commission nationale du débat public. Ce choix renchérira de 30 millions d’euros le franchissement des Pyrénées (pour un ouvrage dont le coût total devrait avoisiner 600 millions d’euros), mais il a permis de lever l’opposition des principales associations mobilisées contre le projet de THT dans les Pyrénées-Orientales.
Le projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, porté par les sociétés RTE (France) et REE (Espagne), prévoit la construction d’une ligne à 400.000 V d’environ 60 km, dont 35 km en France.
Il est fortement contesté, depuis son origine, par la population et les élus des Pyrénées-Orientales. En 2003, un débat public avait débouché sur une impasse et conduit RTE à retirer son projet.
Cinq ans plus tard, la décision d’enfouir la ligne sur la totalité de son parcours, entérinée en juin 2008 par un accord intergouvernemental franco-espagnol, a permis de remettre le dossier sur les rails.
Pas de nouveau débat
A nouveau sollicitée, la Commission du débat public a estimé qu’il n’y avait pas lieu d’engager un second débat public mais a prescrit l’organisation d’une concertation renforcée, sous l’égide d’une personnalité indépendante. Cette concertation a été menée entre janvier et avril 2009. Elle a conduit RTE à proposer un fuseau de moindre impact qui prévoit de jumeler autant que possible la future ligne THT avec la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse Perpignan-Figueras. Dans la partie montagneuse, la solution d’un tunnel long (8 km) a été préférée à l’option – moins coûteuse – d’un passage sous des pistes forestières existantes.
Le fuseau de moindre impact proposé par RTD sera soumis au ministre de l’Ecologie. L’étape suivante portera sur la préparation du dossier d’enquête publique. Elle sera accompagnée d’une seconde phase de concertation.
RTE, associée à son homologue espagnol REE via la société commune Inelfe, table sur un lancement des travaux en 2011 pour une mise en service fin 2013.
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