Longtemps classée parmi les régions les mieux gérées de France (avec une dette à 113 euros par habitant et une fiscalité dans la moyenne des régions françaises), la Bourgogne prendrait-elle un (mauvais) virage ?
C’est la question que se sont posés les membres du Conseil économique et social régional (le CESR) qui, le 8 juin, examinaient les comptes administratifs 2009 de la collectivité. La dette régionale passe de 250 millions d’euros en 2008 à 375 millions d’euros en 2009, ce qui porte la capacité de désendettement à 4 ans et 7 mois, contre deux ans en 2008, note Pierre-Yves du Fou, le rapporteur de l’avis qui a été adopté. Tous les indicateurs montrent une dégradation des comptes de la région : son épargne brute a reculé de 33,6% en 2009 et ses dépenses de fonctionnement ont augmenté de 9,8%.
Des mesures reportées à 2011
Face au CESR, Michel Neugnot, le vice-président à la région en charge des finances, a eu une lourde tâche, pour justifier cette évolution. Aujourd’hui, nous avons à faire face à des handicaps nouveaux, dit-il. Le premier, ce sont des compensations (versées par l’État) qui, calculées sur la base d’une fiscalité peu élevée en Bourgogne, s’avèrent inférieures de 40% à la moyenne des régions françaises.
Le deuxième, avance Michel Neugnot, tient au réseau TER : Il est le plus dense de France, rapporté au nombre d’habitants. La réponse de l’État (pour le financer, ndlr) a été la TIPP. Mais, avec le développement de l’usage du train, cette taxe sur les produits pétroliers est appelée à diminuer. Cela crée un effet ciseaux, que nous n’avons plus la liberté de corriger par la fiscalité directe.
La région, affirme encore l’élu, s’est fixé comme objectif, dans son budget 2010, le maintien de l’épargne brute et la maîtrise de son endettement. C’est ce qui explique que les mesures nouvelles promises ne seront mises en œuvre qu’au budget 2011, dit-il. Parallèlement, nous faisons des efforts de maîtrise sur les effectifs, qui resteront au même niveau qu’en 2009, mais également sur les interventions de la région, que nous redéployons en fonction d’impératifs politiques.
En 2010, la région a en effet mis fin à certaines de ses aides, notamment à celles dédiées aux particuliers investissant dans les panneaux solaires.
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