Depuis trente ans, la sacro-sainte commune, terme qui ne devrait pas être usité dans un Etat laïque, est en péril et sur le pied de guerre ! Ce n’est ni un scoop ni une rhétorique aisée. Ne serait-il pas judicieux de se poser la question de la viabilité des quelque 36 000 communes et de défendre l’intérêt général de la nation, plutôt que les prés carrés de ces édiles « accros » à leur petit pouvoir de maître des lieux, ne serait-ce que sur 150 âmes, voire moins ?
La France, pays de l’exception culturelle parait-il (bonjour l’humilité et merci pour les autres !), comporte donc plus de communes que dans toute l’Europe au moment de sa formation. On le dit, on le répète, mais peu de choses se passent en réalité. Certes, les gouvernements successifs tentent d’inciter, d’amadouer, parfois de légiférer, afin de fusionner, de regrouper.
Problèmes de méthode
S’il y a réussite sur le fond et « destruction créatrice schumpétérienne », il y a échec quasi total sur la forme. Au lieu de mutualiser et d’économiser, nous avons ajouté et encore ajouté. Combien sont les édiles qui ont joué le jeu en mutualisant réellement les compétences et les moyens humains dont disposent les 36 000 communes ? On est loin du compte. La faute à qui, à quoi ? La réglementation française est comme sa grammaire, une règle et 3 250 exceptions à la règle.
Dernier exemple en date, les communes nouvelles, excellent sur le fond et qui semble inéluctable. Cependant, une fois encore, la méthode est défaillante ! Avant 2016, pas d’écrêtement de la dotation globale de fonctionnement (DGF) sur trois ans. Magnifique ! Sauf que la réforme de la DGF est en chantier et non encore aboutie. Par ailleurs, les élus locaux resteront élus jusqu’en 2020. Bravo ! Des conseils à 75, 125 et davantage… Bonjour l’optimisation !
Franchement, quand allons-nous comprendre qu’après 1789 il serait de bon aloi de recommencer à abolir les privilèges qui sont ancrés dans le cortex et inscrits dans l’ADN de la gauche ? Comme le disait Kant, dans son Traité de pédagogie : « La vertu n’est pas innée, elle doit être enseignée et la moralité doit être la finalité de toute éducation. »
Thèmes abordés