Depuis quelques jours, la Banque centrale européenne (BCE) tente de relancer l’économie européenne, notamment grâce à l’abaissement de son taux directeur de 0.15 % à 0,05 % et à un programme de rachat d’actifs aux banques. Ce plan vise à contribuer à « un retour de l’inflation plus proche de 2 % », selon Mario Draghi, le patron de la BCE.
Ce combat pour faire remonter le niveau général des prix – inédit dans son ampleur – pourrait avoir un effet bénéfique pour les collectivités locales à bien des égards, et particulièrement sur les valeurs locatives, dont la revalorisation dépend de l’érosion monétaire et des montants de loyers, eux-mêmes corrélés à l’inflation. Ainsi la loi de finances 2014 avait-elle prévu une revalorisation forfaitaire des valeurs locatives de 1,3 % calée sur le taux d’inflation prévisionnel 2014. C’était déjà en recul de 0,5 points par rapport à 2013 et même 0,7 % par rapport à 2011.
Une réduction inédite – Mais à mesure que le taux d’inflation 2014 effectif fondait comme neige au soleil, le gouvernement a réduit d’autant le taux de revalorisation de ces valeurs pour tomber à 0,9 %. Deux fois moins donc qu’en 2012 ! Du jamais vu depuis au moins 2007.
Concrètement, cette chute s’est traduit sur les budgets des collectivités locales par un point de croissance fiscale en moins sur les taxes d’habitation et foncières, dont la définition s’appuie sur les valeurs locatives. Pas négligeable dans un contexte budgétaire si contraint.
Mais si la révision de ces valeurs est bien à l’agenda des négociations entre l’Etat et les associations d’élus, aucune de ces dernières ne s’est véritablement dressée contre cette baisse sans précédent récent, préférant ferrailler sur la baisse de dotations. Il y a pourtant matière à négocier en ce moment, alors que le PLF 2015 pourrait avoir encore la mauvaise idée de corréler strictement la revalorisation des valeurs locatives sur le taux d’inflation prévisionnel pour 2015, soit un maigre 1 %, voire 0,9 %, selon les dernières corrections des économistes européens. Et peut-être 0,6 %, si l’estimation porte sur le taux d’inflation de 2014 désormais attendu. Dans ces conditions autant anticiper une revalorisation des valeurs locatives quasi nulle dans le PLF 2015. Les associations d’élus s’empareront-elles cette année de ce dossier pour donner un coup de pouce à cet indice ? A moins que le salut vienne de l’Europe et que Super Mario réussisse son pari d’atteindre 2 % d’inflation…
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