Ceux qui nient l’impératif même de redresser les comptes publics paraissent parfois comme les plus honnêtes.
A l’inverse des voix, nombreuses, qui commencent par affirmer qu’il n’est pas question de soustraire les collectivités à l’effort de redressement des comptes publics, avant d ‘égrener la liste des arguments en faveur du statu quo.
Dernier exemple en date, une tribune publiée dans Le Monde par 4 consultants du secteur(1). En substance, ils y affirment que la fusion de collectivités ne produira pas à elle seule le niveau d’économie attendue. Pour une raison simple : les dépenses d’intervention, d’action sur les territoires se maintiennent quelle que soit le nombre d’acteurs qui les diligentent.
On comprend l’esprit. Sauf que les quelques centaines de millions d’euros que généreraient ipso facto les dites fusions ont l’air d’être pris de très haut par ces experts. N’est-ce pas pourtant en additionnant les économies résultant des rationalisations diverses que l’on arrivera au but ?
Surtout, comme le rappelait récemment le banquier Matthieu Pigasse au micro de France inter, la multiplicité des acteurs, et l’enchevêtrement des compétences n’est pas seulement source de surcoût, elle est facteur d’inefficacité. Et là, tout le monde est concerné, l’Etat comme les représentants des différentes strates de collectivité.
Par exemple dans la gestion calamiteuse des 60 milliards d’euros de dépenses au moins partiellement inefficaces que représentent les politiques du logement ou de la formation professionnelle. Ou dans le gestion incompréhensible des prestations sociales entre les CAF et les départements.
N’est-il pas temps de cesser de se renvoyer la balle et de réorienter la dépense publique, non pas nécessairement pour dépenser moins, mais mieux ?
Sans cela, les économies massives seront imposées à l’aveugle, comme le laisse augurer la discrétion avec laquelle s’est tenue le 18 mars dernier la réunion de synthèse des comités stratégiques de la dépense publique, à l’Elysée.
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Notes
Note 01 Fusionner les collectivités ne fait pas dépenser moins, le Monde Eco & Entreprises du 18 mars, page 7. Retour au texte