En affichant leur opposition à la ligne à grande vitesse dont les projets de tracés prévoient une entrée en Lot-et-Garonne par l’ouest, quatre conseillers généraux du département se mettent dans une position politique délicate à contre-courant de celle affichée par leur majorité.
«Je suis hostile à la LGV depuis 1998. Je refuse donc d’entrer dans le débat du pour ou contre. Je me pose simplement la question de l’utilité d’un tel investissement», a déclaré Raymond Girardi, conseiller général de Bouglon (apparenté communiste), le 26 septembre à Agen accompagné de trois de ses collègues : Guy Saint-Martin, Francis Daros, Jean-Luc Barbe.
Pour eux, il suffirait de mettre en voie rapide le parcours actuel entre Toulouse et Bordeaux. «L’investissement de quatre milliards d’euros pour la ligne nouvelle est disproportionné par rapport au un milliard que coûterait la mise en voie rapide du tracé existant pour un quart d’heure de gain de temps», précise Raymond Girardi.
La contribution à hauteur de 50% des collectivités au financement de ce projet exaspère également les élus. «La participation du conseil général de Lot-et-Garonne s’élève à 100 millions d’euros. C’est un véritable pillage. Cela représente la totalité de ses recettes de fiscalité sur un an», ajoute l’élu.
Communes opposées
Le 2 décembre, le préfet de Lot-et-Garonne organise une commission consultative. Ensuite, les différentes collectivités se prononceront sur les options de tracés et de lieu d’implantation de la gare TGV proposées par RFF. Le 11 janvier, le tracé et l’emplacement de la gare en Lot-et-Garonne devraient être arrêtés.
En attendant, les réunions sur le terrain se multiplient. Les communes de Saint-Martin de Curton, Beauziac, Pindères, Casteljaloux, La Réunion, Anzex et Fargues-sur-Ourbise ont adopté le 24 novembre dernier une motion où elles manifestent leur opposition à la construction d’une ligne LGV Bordeaux-Toulouse traversant leur territoire, car ce tracé représente une menace sans précédent pour l’économie et pour le développement durable du territoire.
Le maire de Casteljaloux, Jean-Claude Guénin, craint notamment l’impact négatif sur le centre thermal de la commune, sa principale ressource financière.
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