Trois fonctionnaires de la police municipale de Corbeil-Essonnes procédant à l’enlèvement de deux véhicules stationnés sur la chaussée et gênant le passage d’un camion, vendredi 15 novembre au matin dans la cité sensible des Tarterets, ont été pris pour cible.
Ils ont dû essuyer cinq tirs de carabine à plomb, de la part d’un ou de plusieurs tireurs « vraisemblablement embusqués dans les étages des immeubles voisins » explique l’édition départementale du quotidien Le Parisien.
L’armement ? « Une nécessité » – « Ils n’ont pas vu le nombre d’agresseurs. Ils ont juste eu le temps de se protéger derrière des voitures », indique une source policière. « L’un d’entre eux a été légèrement blessé et les agresseurs sont toujours recherchés », ajoute-t-elle.
Touché à l’aine par l’un des projectiles, « son uniforme a été percé, mais la bille a dévié et n’a pas pénétré la chair. En revanche, la voiture a été criblée de billes de plomb » continue Le Parisien.
Dénonçant que « les moyens de protection et de défense des policiers municipaux [soient] laissés au pragmatisme des maires », l’Union syndicale professionnelle des policiers municipaux interroge : « combien faudra-t-il de victimes dans nos rangs pour que les décideurs fassent réellement preuve de pragmatisme ? Revendiquer moyens de protection et de défense pour tous les policiers municipaux n’est pas un caprice mais une nécessité. »
Passe d’armes sur la coordination entre polices
Selon le syndicat de policiers SNPM-FO, les policiers municipaux ont aussitôt demandé des renforts à leurs collègues de la police nationale. « Pas de véhicule disponible » leur aurait alors assuré le commissariat, indiquent-ils dans un courrier transmis à l’AFP.
La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) et les syndicats Unité-SGP Police et Alliance affirment au contraire que la police nationale se serait rendue sur les lieux dans les quinze minutes. « A leur arrivée, il semble que les fonctionnaires municipaux avaient déjà quitté les lieux », se justifie Alliance dans un communiqué.
Des moyens radios commun ? – Le SNPM-FO a annoncé demander prochainement l’ouverture d’une enquête administrative, dénonçant le manque de collaboration entre les forces de l’ordre.
« A l’heure des nouvelles conventions de coordination, il est indispensable de mettre à disposition de tous des moyens et notamment des moyens de liaison radio, communs à la police nationale et à la police municipale, afin que chacun puisse être informé en temps réel des évènements qui ont lieu sur un même territoire pour intervenir le plus rapidement possible » réclame pour sa part Jean-Louis Del Pistoia, directeur de la communication de l’USPPM.
Ce fait-divers illustre une nouvelle fois la dangerosité du métier de police municipale, sur fond d’articulation entre forces nationales et forces municipales de police recouvrant une rivalité entre l’Etat et les collectivités locales.
Le rôle « complémentaire » des policiers municipaux devrait théoriquement être arrêté dans des conventions de coordination – fixant les missions distinctes et complémentaires des deux corps – mais la réalité est moins nette, dénoncent syndicats et élus.
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